Pierre Karl Péladeau. (Photo: Bloomberg)
Plusieurs militants péquistes misent sur Pierre Karl Péladeau pour diriger leur parti.
L'ex-président et ex-chef de la direction de Québecor présente de l'intérêt. Il est riche et il a dirigé une grande société, une espèce rarissime chez les péquistes. Il fréquente les vedettes du monde du spectacle. Il est fonceur et déterminé. Il promeut l'entrepreneuriat. Il s'est lancé en politique «pour faire du Québec un pays».
Même si leur parti est officiellement de centre gauche et prosyndical, de nombreux militants péquistes ne s'offusquent pas du fait que PKP ait été un patron antisyndical (il a 14 lock-out à son actif selon la FTQ) et qu'il ait frayé avec la droite. Il a été membre de l'Institut Fraser et a courtisé les conservateurs de Stephen Harper. La station de télévision Sun News, qu'il a lancée, était une réplique de la chaîne américaine Fox, réputée pour la promotion de valeurs conservatrices. On tolère que PKP soit rude, intempestif et mauvais communicateur. PKP vient d'embaucher le faiseur d'image Steve Flanagan pour peaufiner son discours, contrôler ses émotions face aux journalistes, montrer plus d'empathie.
Le jugement sévère de l'homme d'affaires Mitch Garber sur la performance de PKP à la tête de Québecor et la vente imminente des journaux anglophones de la Corporation Sun Media au groupe Postmedia fournissent l'occasion de rappeler certaines actions de Québecor sous la direction de PKP.
À lire également: Attaque sur PKP: dragon Mitch crache trop vite le feu
Alors qu'il en était président et chef de la direction, Québecor a déboursé 983 millions de dollars, en 1999, pour acquérir Sun Media, qui exploitait 8 quotidiens et 174 hebdomadaires, et a payé 576 M$, en 2007, pour acheter Osprey Media Income Trust, qui exploitait 54 publications, dont 20 quotidiens. Coût net, après la revente de quatre quotidiens ontariens de Sun à Torstar, au prix de 350 M$ : 1,21 milliard de dollars. Or, Postmedia ne paiera que 316 M$ à Québecor pour acquérir ces médias. Bien sûr, l'industrie des médias s'est effondrée avec l'explosion d'Internet. Néanmoins, Québecor a payé le gros prix, ayant renchéri chaque fois sur les offres d'autres prétendants.
Autre aventure malheureuse au Canada anglais : la station de télévision Sun News que PKP avait lancée en avril 2011 et dont il avait confié la direction à des proches de Stephen Harper. Elle a cessé ses activités le 13 février dernier. Environ 200 personnes ont alors perdu leur emploi. Parmi elles, un ancien vice-président et l'ex-directeur du marketing de Sun News, qui ont ensuite été embauchés par le Parti conservateur fédéral. Selon le CRTC, la station a perdu 17 M$ en 2012 et 14,8 M$ en 2013.
Faillite de Quebecor World et guerre des hebdos