«Nous sommes en train de positionner l'économie du Québec pour le 21e siècle» - David Heurtel, ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques


Édition du 21 Novembre 2015

«Nous sommes en train de positionner l'économie du Québec pour le 21e siècle» - David Heurtel, ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques


Édition du 21 Novembre 2015

Par François Normand

« Nous jetons les bases de la prochaine phase de développement économique. » – David Heurtel, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Oui, les cibles de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) du Québec sont ambitieuses et très exigeantes pour les entreprises québécoises. Mais à terme, ces efforts nous permettront de devenir des leaders mondiaux et de profiter de la lutte contre les changements climatiques, affirme le ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel.

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En entretien avec Les Affaires, il souligne que son gouvernement souhaite reproduire le modèle de développement de l'hydroélectricité (des années 1960 et 1970) et de l'aéronautique (des années 1980 et 1990) au Québec, qui ont façonné l'économie et mené à la création de centaines d'entreprises.

«Nous sommes en train de positionner l'économie du Québec pour le 21e siècle, et la façon de le faire, c'est avec l'économie propre, l'économie verte», dit le ministre Heurtel.

Le gouvernement mise d'abord sur le Plan d'action 2013-2020 sur les changements climatiques, qui fixe des cibles de réduction de GES à court et moyen terme : une réduction de 20 % des émissions d'ici 2020 par rapport au niveau de 1990, et de 37,5 % d'ici 2030.

Pour l'horizon 2030, le Québec figure parmi les États ou les pays qui se sont donné les objectifs les plus ambitieux du monde. Par exemple, la Californie réduira ses émissions de 40 %, et l'Allemagne, de 55 %.

À long terme, soit d'ici 2050, le Québec s'est doté d'une cible encore plus grande, soit une réduction de 80 à 95 %, et ce, en vertu de l'Under 2 MOU. Il s'agit d'une coalition d'une cinquantaine d'États fédérés et de régions signataires du Protocole d'accord sur le leadership climatique mondial, qui souhaitent limiter l'augmentation de la température planétaire moyenne à 2 °C d'ici 2050. Depuis 1880, la température moyenne de la Terre a monté de 0,8 °C, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Et si elle devait s'élever de plus de 2 °C, nous pourrions assister à une accélération des changements climatiques.

Des programmes sectoriels précis

Québec propose des programmes pour favoriser le virage vert de son économie, de même que l'adoption et le développement de technologies propres au Québec. En matière d'efficacité énergétique et de développement d'énergie verte, la province investira 314,1 millions de dollars d'ici 2020 dans le programme ÉcoPerformance. Celui-ci vise à réduire les émissions de GES et la consommation d'énergie des entreprises.

Dans le secteur des transports - responsable de 45 % des émissions totales du Québec en 2012 -, le gouvernement investira 71,3 M$ dans le programme Écocamionnage. Son objectif est d'accroître l'utilisation d'équipements et de technologies plus efficaces dans le transport des marchandises.

Au total, le gouvernement injectera trois milliards de dollars dans l'économie québécoise, des investissements qui seront financés à partir des revenus générés par le marché du carbone.

Cette stratégie comporte deux objectifs, insiste David Heurtel. «C'est important non seulement afin de réduire les émissions, mais aussi pour effectuer la transition de l'économie québécoise vers une économie qui ne dépendra plus à terme des hydrocarbures. Nous jetons les bases de la prochaine phase de développement économique, qui sera fondée sur les technologies propres.»

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