Noël : les partys de bureau sont en forte baisse cette année

Publié le 26/11/2009 à 07:38

Noël : les partys de bureau sont en forte baisse cette année

Publié le 26/11/2009 à 07:38

Le champagne risque fort de couler moins cette année. Photo : Bloomberg

Le Baby Duck et autres mousseux douteux risquent d’être à l’honneur à l’occasion des célébrations des Fêtes organisées par les entreprises, apparemment bien moins enclines cette année à sabrer le champagne avec leurs employés. De fait, en plus de se faire plus rares, tout indique que les parties de bureaux se feront bien plus modestes cette année.

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C’est ce que nous indique un coup de sonde, lancé au cours des derniers jours, chez quelques uns des principaux hôtels et organisateurs d’événements de la province. Leur verdict : le nombre de parties de bureau sont en baisse d’environ 20% et les budgets consacrés aux événements restants ont aisément chuté de 20% à 35%.

«Par les temps qui courent, on n’a pas le choix d’être bon joueur avec les entreprises», s’exclame Pierre Jean, président de Le Diplomate, un important organisateur d’événements corporatifs de la région de Montréal.

Depuis près de trente ans, ce dernier organise des événements de tout genre pour des clients aussi importants que Mazda, Iris ou CAE. Mais cette année est différente, dit-il. Les décisions se font plus tardivement, les budgets des entreprises sont en baisse et les annulations après signature de contrat se font plus nombreuses.

À la dernière minute

Lorsque ce ne sont pas des raisons économiques, c’est la peur de la grippe A (H1N1) qui sert de prétexte au changement de dernières minutes des entreprises, renchérit Raymond Larrivée, vice-président de l’exploitation des hôtels Delta, pour toute la province du Québec. Néanmoins, ce dernier estime à entre 5% et 10% la baisse de revenus qu’essuiera Delta au Québec par rapport à l’an dernier au chapitre des seuls partys de bureaux du temps des fêtes.

«On l’a senti dès le début de l’année, explique Jason Turcotte, co-président de Sens Concept, de Montréal, spécialisé dans l’organisation d’événements de tout genre. Normalement, tout se joue entre les mois de janvier et mars. Cette année, d’excellentes dates étaient encore disponibles en avril.»

Récession oblige, la plupart des entreprises ont, soit réduit leur budget, soit annulé complètement leur traditionnel party de Noël. Les reports de décision ont été monnaie courante. Hier encore, une entreprise réservait pour le 11 décembre, les services de Select Animation & Production pour l’organisation d’un important party de bureau. «Pensez-y ; c’est dans moins de trois semaines, insiste son président, George Lemire. L’an passé, il aurait fallu s’y prendre au moins trois mois à l’avance pour réserver cette date.»

Le DJ au lieu du band

De toute évidence, après des mois d’austérité économique ayant souvent mené à des centaines de mises à pied, les entreprises peinent à dégager les fonds nécessaires à l’organisation d’une soirée festive pour leurs employés toujours en place.

«C’est évident que lorsqu’on vient de faire 300 mises à pied, les gestionnaires sont moins chauds à l’idée de consacrer beaucoup d’argents à un party de Noël», observe le président de Sens Concept.

C’est ainsi, observe-t-on, que la cuisse de canard sera remplacée par la cuisse de poulet cette année, et que les orchestres et groupes de musique cèderont leur place à un disc jockey, muni d’un simple ordinateur portatif. L’économie réalisée, au simple chapître de la musique, peut ainsi facilement dépasser les 5000$.

«Dire qu’on fait des affaires d’or serait exagéré, mais c’est vrai que nous sommes très en demande. Les entreprises magasinent et nombreuses sont celles qui laissent tomber l’orchestre cette année», soutient le DJ, Duval, président des Productions musicales PM.

Des party interdits

Cette tendance s’observe partout au Canada, aux États-Unis et en Europe. Y compris chez Ryanair, l’une des seules compagnies aériennes actuellement à pouvoir se vanter de n’avoir effectué aucune coupure de poste depuis le début de la crise. Elle a déjà annoncé qu’elle organisaera un party modeste cette année, dans une salle qu’un généreux hôtelier aura eu la gentillesse de prêter.

Chez Goldman Sachs, non seulement l’entreprise a passé le traditionnel banquet de Noël des employés à la guillotine, elle a également interdit à ses employés d’organiser, même à leurs frais, leurs propres événements !

La préservation de la bonne image publique est ici davantage en cause que les difficultés financières. Au troisième trimestre, cette dernière a déclaré des profits de 3,19 milliards $US et s’attend à distribuer plus de bonus à la performance cette année que l’an dernier. Or, l’année passée, Goldman Sachs a versé 4,8 milliards de dollars US en bonus, dont plus d’un million de dollars à chacun de quelque 900 de ses employés les plus performants.

 

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