Mabe fermera d'ici 2014: 740 emplois perdus à Montréal

Publié le 26/01/2012 à 15:41, mis à jour le 26/01/2012 à 17:40

Mabe fermera d'ici 2014: 740 emplois perdus à Montréal

Publié le 26/01/2012 à 15:41, mis à jour le 26/01/2012 à 17:40

Par La Presse Canadienne

[Photo : Bloomberg]

Le fabricant d'électroménagers Mabe Canada annonce la fermeture de son usine de sécheuses à Montréal d'ici la fin de 2014, ce qui se traduira par la perte de près de 740 emplois.

Il s'agit d'une démonstration on ne peut plus claire d'une tendance lourde reliée au déclin du secteur manufacturier.

Cette usine, qui était autrefois exploitée sous la raison sociale de Camco, avait déjà procédé à un transfert de près de 30 pour cent de sa production au Mexique au printemps 2009.

Il reste présentement 510 travailleurs dans cette usine, auxquels s'ajoutent plus de 200 autres qui figurent sur la liste des employés mais avaient été victimes de coupes précédentes.

La direction de l'entreprise a expliqué, par voie de communiqué, que la forte appréciation du dollar canadien au cours des dernières années et le ralentissement économique aux États-Unis, où est exportée 90 pour cent de la production de l'usine de Montréal, l'ont amenée à prendre une décision "jugée nécessaire et finale".

Selon Mabe Canada, l'usine a perdu des sommes importantes au cours des six dernières années. Ces pertes se chiffrent à 15 millions $ sur une base annuelle et récurrente, selon Michel Ouimet, vice-président du Syndicat des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ), qui note que les dirigeants de l'entreprise ont toujours joué franc jeu avec les syndiqués.

"Nous avons été surpris par l'annonce, a-t-il reconnu. Nous étions à l'aube de débuter les négociations pour une nouvelle convention collective. Mais je pense que l'employeur ne voulait pas commencer les négociations avec nous pour rien. C'est probablement pour ça qu'ils nous ont annoncé aujourd'hui la fermeture permanente en 2014."

La direction offre par ailleurs une fin de non-recevoir à toute éventuelle tentative de sauvetage, affirmant "qu'il n'y a pas de voie vers la rentabilité pour l'usine, même si celle-ci devait recevoir d'importantes subventions gouvernementales en combinaison avec des concessions salariales de la part du syndicat".

Ce constat est partagé par Michel Ouimet, même si le syndicaliste ne le fait pas de gaieté de coeur.

"La marche est tellement haute pour combler la perte qu'ils vont avoir à subir année après année que ce serait impossible de penser à demander à leurs employés des concessions. Il faudrait quasiment qu'ils coupent leurs salaires de moitié _ sans compter d'autres concessions _ ce qui est complètement inacceptable et impensable, dans le fond", a dit le syndicaliste.

Mabe Canada rappelle avoir fait d'importants investissements depuis 2006 à l'usine située à l'angle des rues Notre-Dame et Dickson, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, et reconnaît que ses employés syndiqués ont déjà fait leur part pour accroître la productivité.

Ceux-ci avaient en effet accepté, à l'époque, des concessions de 25 millions $ sur cinq ans, en échange d'une garantie de maintien des activités durant cette période. Michel Ouimet note d'ailleurs que l'employeur a respecté ses engagements, et ce, même s'il perdait des sommes importantes.

La direction prévoit une réduction graduelle de la production et estime qu'il n'y aura pas de perte significative d'emplois en 2012. Le plan de fermeture prévoit que presque la moitié des employés resteront en poste jusqu'à la fin des activités.

Mabe Canada promet par ailleurs de respecter ses obligations contractuelles, notamment à l'égard de ses régimes de retraite et entend même négocier une nouvelle convention collective pour la fin des activités de l'usine.

"Il va y avoir toute la question de sécuriser les régimes de retraite, sécuriser les avantages sociaux après-retraite, sécuriser les indemnités de départ, a fait valoir Michel Ouimet. Il va aussi y avoir toute la question de la rétention sur trois ans. Il faut que nos gars de métier, autant en production que dans les bureaux, demeurent en poste sinon ça peut compromettre la viabilité de l'usine."

La production de sécheuses de l'usine de Montréal sera transférée à d'autres usines existantes de la compagnie aux États-Unis et au Mexique.

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