Les papetières et les alumineries ont déjà pris le virage Kyoto

Publié le 12/02/2005 à 14:37

Les papetières et les alumineries ont déjà pris le virage Kyoto

Publié le 12/02/2005 à 14:37

Par lesaffaires.com
Voilà, nous y sommes, le 16 février, le protocole de Kyoto, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) contribuant aux changements climatiques, entrera en vigueur. Cet accord aura un impact considérable sur vos vies et sur celle des entreprises, qui devront adapter leur mode de consommation et de production. Les pays qui ont signé le protocole n'ont toutefois pas l'obligation légale de diminuer les rejets avant la première période d'engagement de 2008-2012. Les pays industrialisés se sont engagés à les réduire de 5,2 % en moyenne sous le niveau de 1990. Pour cette période, l'engagement canadien est 6 %, ce qui est moins élevé que celui l'Union européenne, qui doit les abaisser de 8 %. Mais puisque les émissions de GES ont continué d'augmenter au Canada ces dernières années, l'effort collectif que nous devrons fournir dépasse aujourd'hui les 20 %, ce qui est considérable. Kyoto prévoit que les pays qui ne respectent pas leurs engagements risquent de payer des pénalités, qui prendront la forme d'ajouts de réduction de GES après 2012. Par exemple, si en 1212 le Canada doit toujours réduire de 100 M de tonnes par rapport à ses engagements initiaux, on ajoutera 30 % au nombre de tonnes à réduire. Le Canada aurait alors à réduire 130 M de tonnes dans la deuxième phase de l'application de Kyoto. Si la barre est haute au Canada, elle n'est cependant pas impossible à atteindre, estime Alain Webster, un spécialiste de la question à l'Université de Sherbrooke. D'ailleurs, beaucoup d'entreprises et d'institutions au Québec ont déjà réduit grandement leurs émissions. Nous vous en présentons des exemples. Les alumineries et les papetières n'ont pas attendu le protocole de Kyoto pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Ces grands émetteurs y travaillent de façon continue depuis plusieurs années, sachant qu'elles peuvent réaliser des gains importants en étant plus efficaces sur le plan énergétique. Ironiquement, Ottawa ne reconnaîtra probablement pas ces efforts lorsqu'il établira les niveaux de réduction de GES que les industries canadiennes devront atteindre au cours des prochaines années. Les efforts de réduction Pour diminuer leurs rejets de GES, alumineries et papetières ont investi dans de nouvelles technologies, amélioré la machinerie existante et mobilisé leurs employés pour que la réduction de leur empreinte sur l'environnement soit une préoccupation de tous les instants. Alcoa est l'un des grands émetteurs qui fait des efforts constants pour réduire ses émissions. Par exemple, l'aluminerie de Deschambault a diminué ses rejets de 18,1 % entre 1993 et 2003, tout en augmentant sa production de 21,7 %, selon les données du ministère de l'Environnement du Québec. Pour ce faire, la direction a notamment créé un comité pour mobiliser ses employés au sujet de la réduction de la consommation d'énergie. On a aussi optimisé la distance parcourue par la machinerie sur le site afin de diminuer la consommation de carburant. L'usine a également amélioré ses procédés de production. En fait, chez Alcoa, la haute direction avait pris le taureau par les cornes en se fixant comme objectif de réduire ses émissions de 25 %, de 1990 à 2010, qu'elle a déjà atteint. "C'est important pour nous de bien nous positionner en vue de l'avenir. On est conscients qu'il va y avoir des contraintes avec Kyoto, et on veut être prêts. En plus, on va être plus compétitifs", explique Lise Sylvain, directrice régionale, environnement, d'Alcoa Canada Première fusion. Alcoa n'est pas unique. De 1990 à 2000, les alumineries canadiennes, concentrées au Québec, ont réduit leurs émissions de 50 %, selon Christian Van Houtte, président de l'Association de l'aluminium du Canada, qui regroupe Alcoa, Alcan et Aluminerie Alouette. Le hic, c'est que les réductions effectuées avant 2000 ne seront pas reconnues si Ottawa maintient son approche, estime Pierre Vézina, directeur, énergie, du Conseil de l'industrie forestière du Québec. Les deux associations ont fait des représentations pour convaincre le gouvernement de les reconnaître, sans succès."Les entreprises qui ont réduit leurs émissions dans le passé sont pénalisées, et celles qui n'ont rien fait sont avantagées", dit M. Van Houtte. Il croit cependant toujours possible que le gouvernement change son fusil d'épaule dans le projet de loi qu'il doit présenter en 2005, et qui établira les obligations du Canada à l'égard de Kyoto. Pour sa part, l'industrie forestière a réduit ses émissions de GES au Canada de près de 20 % de 1990 à 2000, selon M. Vézina. Par exemple, Abitibi-Consolidated a réduit les siennes de 37 % dans l'ensemble de ses usines au pays, de 1990 à 2004, explique Denis Leclerc, directeur des affaires publiques. Au cours de la même période, la papetière a non seulement accru sa production de 15 %, mais elle a aussi fait des gains de productivité. En 1990, il lui fallait 476 kilogammes de CO2 par tonne de production de produits papiers comparativement à 262 kg en 2004. Pour arriver à ce résultat, l'entreprise optimise l'utilisation des technologies."À travers les opérations, les réductions de GES font partie d'un processus continu", dit M. Leclerc. De plus, les usines d'Abitibi-Consolidated se comparent entre elles, dans un premier temps, pour voir qui a la meilleure approche, et, par la suite, avec les concurrentes.

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