Les palmarès sont subjectifs... mais incontournables

Publié le 14/10/2010 à 16:21

Les palmarès sont subjectifs... mais incontournables

Publié le 14/10/2010 à 16:21

Les palmarès internationaux évaluant les mérites des écoles de gestion, notamment les MBA, sont subjectifs, ils évaluent des critères parfois douteux et ne sont pas toujours pertinents pour l’industrie.

Voilà, en gros, les conclusions de la présentation de Stéphane Grégoir, recteur associé pour la recherche à l’EDHEC Business School, devant un parterre de journalistes internationaux venus assister à l’inauguration du nouveau campus de l’école de gestion, en banlieue de Lille.

«Les palmarès s’appuient sur un nombre limité de thèmes, poursuit M. Grégoir, et certaines écoles adaptent leur offre en fonction d’eux, afin de mieux performer.»

On s’en doute, l’EDHEC ne fait pas le top 10 des palmarès. Mais elle fait toutefois bonne figure dans un monde où l’on recense pas moins de 12 000 écoles de gestion.

Dans le palmarès MBA 2010 du magazine britannique The Economist, l’EDHEC apparaît au 49e rang mondial et 17e rang régional (Europe); l’école ne figure pas dans les 100 premières places du palmarès 2010 des meilleurs MBA temps plein du quotidien Financial Times, mais est 28e dans le palmarès 2009 des meilleures écoles de gestion européennes.

Consultez les palmarès de The Economist et du Financial Times

«Les palmarès, on les aime quand on fait bien, on les aime moins quand on fait moins bien», dit David Bach, professeur en management stratégique et directeur des programmes à l’IE Business School. L’école de gestion de Madrid a des scores plus élevés que sa concurrente française : 6ème dans le palmarès 2010 des MBA temps plein du Financial Times, 49ème dans celui de The Economist (8e rang européen).

David Bach concède que les critères des palmarès sont parfois subjectifs et surtout, ne disent pas tout. «Ça ne dit pas à un étudiant, par exemple, s’il va préférer passer deux ans à Manchester plutôt qu’à Barcelone… Or, ça aussi c’est très important. Cela dit, même avec leurs limites, les palmarès sont très utiles car ils apportent une masse d’informations aux postulants et à leurs parents. Avant d’acheter une voiture, on s’informe. Idem pour une école de gestion. C’est un gros investissement pour l’étudiant.»

Aucune école de gestion québécoise ne figure dans le top 10 et seulement deux dans le top 100 : la John Molson Business School de Concordia apparaît au 96e du palmarès de The Economist, et la Faculté de gestion Desaultels de l’Université McGill est au 95e rang du palmarès du Financial Times.

L’investissement en temps et en énergie que commande la participation à ces classements en vaut-il la chandelle? Tour d’horizon des principales écoles de gestion québécoises

 

Desautels Faculté de gestion, McGill

McGill participe aux différents palmarès depuis plusieurs années déjà et le directeur des programmes de maîtrise et MBA, Don Melville, ne s’émeut pas de la place modeste de l’école de gestion (95e au palmarès du FT, absente du palmarès de The Economist) dans le classement 2010. «Notre force, c’est notre réputation et notre nouveau programme de MBA, qui est vraiment unique. Si on ne performe pas fort dans les palmarès cette année, c’est que ce nouveau programme, créé il y a 2 ans, n’a pas encore été évalué. Il le sera dans 2 ans.» À suivre.

HEC Montréal, UdeM

HEC Montréal n’apparaît pas dans les 100 premières positions des classements récents mais se place néanmoins à la 56ème place du classement 2010 de The Economist des meilleurs MBA en Amérique du Nord. «On n’a pas à rougir de faire partie des 200 meilleures écoles de gestion au monde», dit Federico Pasin, directeur des activités internationales.

Les positions dans ces palmarès internationaux fluctuent grandement d’une année à l’autre, sans qu’on ne sache trop pourquoi. Quoiqu’il en soit, HEC Montréal juge que le jeu en vaut la chandelle. «Des visionnaires nous ont incités à y participer et à monter des dossiers, dit M. Pasin. C’est beaucoup de préparation, car il y a énormément d’informations à colliger, mais ça vaut la peine pour la notoriété.»

Chaque classement évalue des variables différentes et certaines désavantagent HEC Montréal, comme les salaires de ses finissants. «Évidemment, des campus situés dans des villes comme Londres, New York ou Paris y seront nettement avantagés puisque le coût de la vie –et donc les salaires- y sont nettement plus élevés.»

John Molson School of Business, Concordia

Le Dr Alan Hochstein, directeur du programme de MBA et recteur associé, était extatique lorsqu’est venu le temps de parler des palmarès internationaux : la John Molson School of Business apparaît à la 96e place du palmarès de The Economist, et se hisse au 50e rang régional (Amérique du Nord). Un exploit. «On est très content», dit Alan Hochstein, qui estime que la participation importante des anciens élèves (30 000) au sondage a joué en faveur de l’école. «Et on a des choses que les autres écoles n’ont pas, comme un horaire hebdomadaire étendu sur 7 jours, de 7 heures le matin jusqu’à tard en soirée, ce qui donne beaucoup de flexibilité pour les étudiants qui travaillent.»

Faculté des sciences de l’administration, Université Laval

La Faculté a choisi une stratégie différente. Elle ne participe pas aux palmarès internationaux, misant plutôt sur les accréditations internationales : l’AACSP (américaine, obtenue en 1995, devenant la première école de gestion non-anglophone à l’avoir) et EQUIS, une accréditation européenne. «Sur 12 000 écoles de gestion dans le monde, il n’y en a pas plus d’une centaine qui ont les deux, dont HEC Montréal», dit Robert W. Mantha, doyen de la FSA de l’Université Laval.

Ces accréditations ouvrent la porte à des partenariats avec d’autres écoles agréées partout dans le monde.

«La question des classements demeure chaudement débattue à la Faculté, dit M. Mantha. Ils sont très aléatoires, une année tu es à tel endroit, l’autre année ailleurs… Je ne mets pas une croix sur une éventuelle participation à un classement. Mais on ira quand on sera prêt. Colliger toute l’information et remplir les documents, ça occupe une personne à temps plein.»

ESG-Uqam

À l’instar de la FSA de l’Université Laval, l’École des sciences de la gestion de l’UQAM préfère ne pas participer aux palmarès et mise plutôt sur son accréditation européenne EQUIS pour se bâtir une réputation internationale. «Seules 120 écoles de gestion dans le monde ont cette accréditation», dit Benoît Bazoge, vice-doyen aux études ESG-Uqam.

L’école de gestion a déjà pensé s’inscrire à ces classements puis y a renoncé, estimant qu’elle n’y gagnerait rien, poursuit M. Bazoge. «Ces palmarès sont trop biaisés en notre défaveur. Par exemple, en raison de notre mission de flexibilité et d’accessibilité et donc, de notre taille le ratio professeur-élèves est élevé et ça joue contre nous.» L'ESG-Uqam est la plus grosse école de gestion francophone dans le monde.

 

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