Les investisseurs américains ne fuiront pas le Canada, selon Ottawa

Publié le 05/01/2017 à 16:57

Les investisseurs américains ne fuiront pas le Canada, selon Ottawa

Publié le 05/01/2017 à 16:57

Par François Normand

La ministre du Commerce international du Canada, Chrystia Freeland. (source: Sylvie-Ann Paré)

Ottawa ne craint pas que des investisseurs américains délaissent le Canada pour investir aux États-Unis, alors que le président élu Donald Trump menace de punir les entreprises américaines qui fabriquent des produits à l'étranger pour ensuite les vendre sur le marché américain, au premier chef dans le secteur automobile.

Récemment, Ford a renoncé à construire une nouvelle usine au Mexique afin d'y fabriquer des voitures compactes pour plutôt les produire dans une usine existante aux États-Unis. Et ce jeudi, Trump a menacé Toyota de représailles douanières si la société construisait comme prévu une usine au Mexique pour fabriquer des voitures afin de les vendre aux États-Unis.

Dans un point de presse en marge de son allocution ce jeudi devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), la ministre du Commerce international, Chrystia Freeland, a déclaré que les économies canadienne et américaine étaient très intégrées et qu'il n’était donc «pas possible de les séparer».

Aux États-Unis, 9 millions d'emplois sont directement liés au commerce avec le Canada, et le pays est le premier marché d'exportation pour 35 États américains.

Le ministre n'a toutefois pas répondu directement à la question de Les Affaires à savoir s'il y avait un risque réel de perdre des investissements américains au Canada.

Chrystia Freeland affirme que les nombreux contacts et conversations qu'elle a eus avec des entreprises et des investisseurs américains depuis l'élection de Donald Trump l'ont rassuré à propos de l'importance du marché canadien à leurs yeux.

«J'ai reçu un appui très chaleureux pour le Canada, pour le marché canadien et même pour les politiques de notre gouvernement», affirme la ministre.

Selon elle, les entreprises américaines qui ont déjà fait des investissements au pays comprennent que le Canada offre une main d'oeuvre «excellente» et de «qualité», sans parler du niveau d'éducation «exceptionnel» de l'ensemble de la population canadienne.

Gordon Ritchie, l'un des architectes de l'Accord de libre-échange canado-américain de 1989, aujourd'hui conseiller spécial chez Hill+Knowlton Stratégies à Ottawa, estime pour sa part qu'il y a un risque que le Canada perdre des investissements américains dans le secteur automobile.

«Les menaces de Donald Trump pourraient inciter des entreprises américaines à investir davantage aux États-Unis qu'au Canada», a-t-il dit lors d'un entretien téléphonique avec Les Affaires avant l'allocution de la ministre Freeland devant le CORIM.

La montée du protectionnisme aux États-Unis -et ailleurs dans le monde- survient dans un contexte où le Canada a vu sa part dans les investissements directs étrangers (IDE) diminuée, selon la ministre Freeland. Ainsi, en 2004, le Canada accueillait 2,4% des IDE dans le monde comparativement à 1,7% en 2014.

C'est d'ailleurs pourquoi son gouvernement veut attirer davantage d'investissements étrangers au pays avec l'initiative Investir au Canada.

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