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Les employés du secteur public sont mieux payés et travaillent moins que les travailleurs occupant un emploi comparable dans le secteur privé, selon un rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). Le rapport du lobby de la PME traite d’un sujet abordé bien différemment selon la loupe qui le scrute.
D'après la FCEI, les contribuables canadiens épargneraient 20 milliards de dollars en offrant aux salariés de l’État, des provinces et des municipalités une rémunération semblable à ce qui est offert au privé. Elle évalue que l’avantage de la rémunération au public est de 18% à 35%, selon le palier de gouvernement.
«Notre étude démontre que si vous travaillez dans le secteur privé, vous risquez de gagner entre 2 150 $ et 8 150 $ de moins par année et de travailler entre trois et six heures de plus par semaine qu'un employé du secteur public faisant le même travail que vous, selon le palier de gouvernement et le poste occupé, constate Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI. Quand on considère en plus la sécurité d'emploi qui prévaut dans le secteur public, il y a de quoi être préoccupés comme contribuables, surtout dans le contexte actuel des finances publiques.»
La fonction publique québécoise serait la moins choyée par rapport aux employés du secteur privé, mais l’écart leur serait tout de même très favorable, toujours selon la FCEI. La rémunération globale des travailleurs de l’administration publique du Québec serait plus élevée de 18,5%.
Des chiffres bien différents
L’écart est moins important, selon la plus récente étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiée en novembre dernier. En fait, il n’y en aurait pas. La rémunération globale de la fonction publique québécoise serait à parité avec celle du secteur privé. Dans l’ensemble, les fonctionnaires obtiennent un salaire moindre, mais rattrapent leurs pairs grâce à de meilleurs avantages sociaux et un nombre moins élevé d’heures travaillées.
Ceci étant dit, d’importants écarts peuvent exister selon les catégories d’emploi. La rémunération globale des employés de services est plus généreuse de 9,4% par rapport à leurs comparables dans le secteur privé. À l’inverse, les ouvriers affichent un retard de 28,5%.
Le front commun syndical représentant les 400 000 employés de la fonction publique du Québec met de l’avant les données de l’ISQ pour étayer son argumentaire. Les syndiqués ne présentent pas les données faisant état d’une parité avec le secteur privé. Elle utilise plutôt l’ensemble des travailleurs comparables, ce qui inclut le privé, les administrations fédérales et municipales.
Sous cet angle, les fonctionnaires du Québec accuseraient un retard de 7,6% par rapport à ces trois milieux de travail, toujours selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Cet écart s’explique par la rémunération plus généreuse au fédéral et dans les municipalités.
Le front commun demande un «rattrapage» salarial de 13,5% sur cinq ans. Une demande jugée excessive par le gouvernement, tandis que le Québec tente de renouer avec l’équilibre budgétaire. Les prévisions budgétaires du gouvernement tablent plutôt sur une hausse de 2,5% sur trois ans.
