Le Québec aura non pas un mais deux ports méthaniers, alors que le projet Rabaska a obtenu le feu vert, une semaine environ après que celui de Gros-Cacouna ait été approuvé. Le rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement et de l'Agence canadienne de l'évaluation environnementale (ACEE) juge que les risques associés au projet "paraissent acceptables". La commission mixte recommande seulement quelques changements mineurs au projet, que le promoteur a affirmé vouloir mettre en œuvre hier. La commission concède toutefois que le projet va contribuer à la hausse des émissions de GES dans la province. Le promoteur évalue les émissions in situ à 146 000 tonnes, qui découleront de la combustion de gaz naturel afin de regazéifier le GNL. Le rapport de la commission souligne que les redevances prévues dans le plan d'action sur les changements climatiques pourraient renforcer les chances de substitution des combustibles à plus haute teneur carbonique par le gaz naturel. Les avantages de Rabaska seraient selon le rapport de renforcer la sécurité énergétique du Québec, de potentiellement réduire le prix du gaz naturel dans la province et d'offrir des retombées économiques régionales intéressantes. Un gros projet Le projet de 840 millions $ consisterait en la construction d'un terminal capable afin d'accueillir des navires méthaniers transportant du gaz naturel liquéfié (GNL). Le GNL serait ensuite regazéifié pour être vendu au Québec et dans l'est de l'Ontario. Rabaska est un projet financé par Gaz Métro, Gaz de France et Enbridge. La société en commandite a qualifié le dépôt du rapport du BAPE de"moment historique". La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a également applaudi la décision du comité d'examen conjoint des instances provinciale et fédérale. Contrairement aux groupes écologistes, très critiques du projet Rabaska, la FCCQ y voit un exemple probant de ce qu'est le développement durable :"Il s'agit là d'une belle démonstration de ce qu'est réellement le développement durable, puisque ces projets répondent tant aux préoccupations environnementales, que sociales et économiques", juge la présidente-directrice générale de la FCCQ, Françoise Bertrand."Le développement de la marge de manœuvre énergétique qui sera ainsi engendrée fera en sorte que le Québec assurera une sécurité de ses approvisionnements, permettant ainsi d'augmenter le bénéfice collectif associé à l'exploitation de la richesse que nous possédons", ajoute Mme Bertrand. Rappelons que le projet Rabaska a fait couler beaucoup plus d'encre : plus de 700 mémoires ont été déposés devant le BAPE, un record. La déception est amère au sein des groupes environnementaux:"Le gouvernement s'est engagé à respecter le Protocole de Kyoto et à réduire les émissions de GES du Québec. Les ministres Claude Béchard et Line Beauchamp doivent expliquer en quoi ce soutien est compatible avec ses objectifs de réductions de GES et avec le Plan Kyoto du Québec et convenir d'actions concertées", ont affirmé les porte-parole des groupes qui demandent une rencontre d'urgence avec les deux ministres afin de discuter de la situation. Pour aller plus loin : http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/Rabaska/index.htm Page du BAPE consacré au projet http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/July2007/06/c4376.html Communiqué de la FCCQ http://www.ledevoir.com/2007/07/06/149542.html Le Devoir http://www.lesaffaires.com/article/0/economie/2007-07-06/444335/feu-vert-du-bape-pour-rabaska.fr.html Presse canadienne"