Le modèle syndical québécois est une anomalie, juge l'IEDM

Publié le 31/01/2011 à 08:26, mis à jour le 31/01/2011 à 18:49

Le modèle syndical québécois est une anomalie, juge l'IEDM

Publié le 31/01/2011 à 08:26, mis à jour le 31/01/2011 à 18:49

Par Mathieu Lavallée

Photo : Bloomberg

Le modèle de syndicalisation au Québec est une « anomalie qui doit être corrigée », affirme ce matin l'Institut économique de Montréal (IEDM).

L'organisme de recherche a publié ce matin une note économique rédigée par Louis Fortin, conseiller en relations industrielles agréé et chargé de cours en relations industrielles à l'Université McGill, et Michel Kelly-Gagnon, président-directeur général de l'IEDM, qui souligne plusieurs différences entre le Code du travail et les régimes en place dans les autres provinces, aux États-Unis et en Europe notamment.

Le document est rendu public alors que Québec est sur le point de se pencher sur les dispositions antibriseurs de grève, dans la foulée du conflit de travail qui perdure au Journal de Montréal.

« Lorsque l'on regarde ce qui se fait ailleurs dans le monde, lorsqu'on écoute les travailleurs dont on brime les droits, on doit se rendre à l'évidence : le Code du travail doit être révisé dans ses fondements mêmes, plutôt que de se limiter à modifier la définition des travailleurs de remplacement », conclut M. Kelly-Gagnon dans la note.

Les deux auteurs s'en prennent notamment au processus d'accréditation syndicale, qui peut se faire sans scrutin secret dans certaines circonstances.

Ils attaquent également l'obligation d'adhérer à un syndicat pour conserver son emploi – une obligation inscrite dans la majorité des conventions collectives – et à l'obligation de verser une cotisation syndicale selon la formule Rand.

D'ailleurs, 67 % des Québécois croient que l'adhésion à un syndicat ne devrait pas être obligatoire, selon des sondages cités par l'IEDM.

« Il est pour le moins inquiétant qu'un travailleur, qui n'a jamais eu l'occasion de se prononcer démocratiquement sur la création même du syndicat par le biais d'un scrutin secret, se voit forcé de payer une cotisation syndicale et d'adhérer au syndicat sous peine de perdre son emploi », indique M. Fortin.

La Déclaration universelle des droits de l'homme reconnaît le droit d'association, mais prévoit aussi qu'on ne peut être forcé de faire partie d'une association, souligne-t-il.

Dans un communiqué, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a critiqué la méthodologie utilisée par l’IEDM. «L'IEDM avance des données de sondages pour justifier ses prétentions. Des prétentions qui sont plus idéologiques que fondées sur des observations objectives. D'autant plus, que l'IEDM n'a que deux sources, une enquête réalisée pour le Journal de Montréal et le National Post, d'une part, et, d'autre part, un sondage commandé pour l'IEDM lui-même», peut-on lire.

«D'autres données provenant de la même enquête réalisée pour les deux journaux nous apprennent qu'une majorité des syndiqués pensent que leurs cotisations sont bien dépensées et que 63 % des répondants estiment que les syndicats ont une contribution positive pour la prospérité du pays», ajoute la SCFP.

 

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