Alors que Produits forestiers Résolu ferme des usines et des machines à papier au Canada et investit aux États-Unis, où le bois coûte beaucoup moins cher, Tembec ne veut plus investir au Québec.
Le président de cette entreprise, James Lopez, vient en effet de révéler que sa société investira 50 millions de dollars pour moderniser ses scieries ontariennes, mais que l'investissement de 35 M$ qu'elle pourrait faire dans ses trois scieries québécoises est reporté aussi longtemps que le gouvernement du Québec ne modifiera pas ses politiques de gestion de la forêt publique. Tout le monde admet que le Québec est l'endroit de l'Amérique du Nord où le bois coûte le plus cher.
Selon M. Lopez, le coût du bois récolté au Québec est de 20 % supérieur à celui du bois coupé en Ontario. Pour sa part, le président de Résolu, Richard Garneau, soutient que le bois coupé dans certains États américains est encore beaucoup moins cher dans certains États américains, d'où l'investissement récent de 105 M$ qu'a fait sa société pour moderniser une usine de papier du Tennessee.
Les décisions difficiles que doivent prendre Résolu et Tembec ne sont pas une surprise pour quiconque connaît le moindrement le dispositif de gestion de la forêt québécoise. Il est toutefois difficile de comprendre pourquoi le sous-investissement et les nombreuses mises à pied que subit l'industrie forestière n'ont pas encore alerté les fonctionnaires qui gèrent la forêt et émettent les droits de coupe, de même que le gouvernement qui se dit préoccupé par l'économie.
Alors que les péquistes profitent des difficultés de l'industrie forestière et de sa faible compétitivité pour blâmer Ottawa, les libéraux ne semblent pas reconnaître les dommages collatéraux causés par la loi (votée en mars 2010) qui a créé le régime forestier et qui est responsable de l'élimination des crédits d'impôt qu'utilisait l'industrie pour financer l'aménagement et l'entretien de chemins forestiers multiusages.