Le coût excessif du bois fait perdre beaucoup d'emplois et de taxes

Offert par Les Affaires


Édition du 07 Février 2015

Le coût excessif du bois fait perdre beaucoup d'emplois et de taxes

Offert par Les Affaires


Édition du 07 Février 2015

Alors que Produits forestiers Résolu ferme des usines et des machines à papier au Canada et investit aux États-Unis, où le bois coûte beaucoup moins cher, Tembec ne veut plus investir au Québec.

Le président de cette entreprise, James Lopez, vient en effet de révéler que sa société investira 50 millions de dollars pour moderniser ses scieries ontariennes, mais que l'investissement de 35 M$ qu'elle pourrait faire dans ses trois scieries québécoises est reporté aussi longtemps que le gouvernement du Québec ne modifiera pas ses politiques de gestion de la forêt publique. Tout le monde admet que le Québec est l'endroit de l'Amérique du Nord où le bois coûte le plus cher.

Selon M. Lopez, le coût du bois récolté au Québec est de 20 % supérieur à celui du bois coupé en Ontario. Pour sa part, le président de Résolu, Richard Garneau, soutient que le bois coupé dans certains États américains est encore beaucoup moins cher dans certains États américains, d'où l'investissement récent de 105 M$ qu'a fait sa société pour moderniser une usine de papier du Tennessee.

Les décisions difficiles que doivent prendre Résolu et Tembec ne sont pas une surprise pour quiconque connaît le moindrement le dispositif de gestion de la forêt québécoise. Il est toutefois difficile de comprendre pourquoi le sous-investissement et les nombreuses mises à pied que subit l'industrie forestière n'ont pas encore alerté les fonctionnaires qui gèrent la forêt et émettent les droits de coupe, de même que le gouvernement qui se dit préoccupé par l'économie.

Alors que les péquistes profitent des difficultés de l'industrie forestière et de sa faible compétitivité pour blâmer Ottawa, les libéraux ne semblent pas reconnaître les dommages collatéraux causés par la loi (votée en mars 2010) qui a créé le régime forestier et qui est responsable de l'élimination des crédits d'impôt qu'utilisait l'industrie pour financer l'aménagement et l'entretien de chemins forestiers multiusages.

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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