Les pertes d'emplois sont surtout concentrées en Ontario. Dans les autres provinces, l'hémorragie semble terminée. Presque 40 000 emplois ont été créés ailleurs qu'en Ontario en avril, et presque 20 000 le mois suivant.

Dans le secteur des services, 61 000 emplois ont été créés au cours des trois derniers mois au pays. Comparativement à la même période l'année dernière, le niveau d'emploi dans les services est en hausse au Canada.

Si l'économie américaine redémarre en deuxième moitié d'année, comme nous le prévoyons, cela signifie que le marché du travail canadien serait sur le point de rebondir grâce à une augmentation des exportations.

Malgré l'appréciation rapide du dollar canadien récemment, l'indice des conditions financières (ICF) établi par la Financière Banque Nationale affiche une détente présentement. Cet indice prend en compte un éventail de variables influant sur l'économie, comme les taux d'intérêt d'entreprise à court et long termes, le taux de change et l'évolution des marchés boursiers.

Compte tenu des délais habituels entre les mouvements de l'ICF et l'activité économique, l'assouplissement marqué de l'indice améliore grandement les perspectives de croissance du PIB en seconde moitié d'année.

Tout compte fait, les conditions financières canadiennes se sont assouplies au cours des 12 derniers mois, même si l'appréciation récente du huard a fait diminuer un peu l'amplitude du mouvement haussier de l'ICF. Notre indice maison laisse donc entrevoir des jours meilleurs.

Le processus est déjà enclenché

Le processus semble être déjà enclenché, puisque les belles surprises sont de plus en plus fréquentes au Canada.

Le secteur du logement semble bénéficier de la forte détente monétaire, signe que les banques canadiennes ont fait profiter les consommateurs de la baisse de taux de la Banque du Canada.

Au cours des trois derniers mois, les ventes de maisons ont grimpé de 30 %, ce qui est impressionnant. Le marché du logement canadien, dans son ensemble, est maintenant retourné à un point d'équilibre, après avoir été à l'avantage des acheteurs.

En outre, les dernières indications de la confiance des ménages canadiens pointent nettement dans la bonne direction. À un point tel que le repli de la consommation canadienne, de façon surprenante, pourrait tirer à sa fin.

La composante anticipation de l'indice de confiance des ménages du Conference Board s'est rétablie à environ 80, et chaque fois dans le passé qu'elle était au moins à ce niveau, les dépenses des consommateurs n'ont pas baissé.

Ainsi, la crise financière commence à se résorber aux ÉtatsUnis, la Bourse canadienne est en forte progression et les consommateurs reprennent confiance.

Toutefois, même si l'indice des conditions financières s'est assoupli, l'économie canadienne ne redécollera que s'il y a une reprise aux États-Unis.

Cela dit, l'ICF, combiné à l'évolution récente des indicateurs avancés de l'économie, qui traditionnellement signalent les reprises, montre que l'économie canadienne est parée au décollage, étant en bonne position pour tirer profit d'une reprise aux États-Unis.

L'auteur est économiste en chef adjoint à la Financière Banque Nationale