Le 1% le plus riche n'est pas aussi aisé que vous le pensez

Publié le 25/10/2016 à 15:24

Le 1% le plus riche n'est pas aussi aisé que vous le pensez

Publié le 25/10/2016 à 15:24

On les fantasme comme des super-riches qui vivraient comme le Top 500 de Forbes. La réalité est beaucoup plus contrastée...

Comme tous les sujets épidermiques, la question des inégalités salariales engendre fantasme, raccourcis et simplifications. Le fameux 1% des plus riches est ainsi assimilé à un super-club de maîtres du monde qui toiserait la plèbe besogneuse du haut de ses milliards. Rien n'est plus faux.

Une étude menée par des chercheurs de l'École de gestion John Molson de l'Université Concordia et récemment publiée dans Business Society montre ainsi que le membre moyen de ce 1% n'a strictement rien à voir avec le palmarès annuel de Forbes.

Plongeant dans les résultats de l'enquête de la Réserve fédérale américaine, les scientifiques dressent un tout autre portrait de ces gens qui, pour aisés qu'il sont, n'appartiennent pas tous, loin s'en faut, à l'élite financière mondiale. Et pour cause: la distribution de la richesse au sein de ce 1% rend caduques toute macro-analyse de ce sous-groupe.

« Contrairement à la croyance populaire, le ménage type du 1% ne possède pas une richesse de même mesure que celle dont jouissent les membres des palmarès des mieux nantis, affirme le Pr Carney. La plus grande partie des revenus de ce ménage provient en fait de la propriété et de la gestion de petites et moyennes entreprises, dont bon nombre sont familiales.» 

«Nos résultats corrigent une idée fausse très répandue selon laquelle le 1% des Américains les plus fortunés constitue un petit groupe de personnes d’une richesse indécente. En fait, on parle de 1,6 million de ménages dont les revenus varient largement », précise le chercheur.

Dans le détail, le seuil de ce 1% correspond grosso modo à une valeur nette de 8,5 millions $ et la valeur médiane de ces ménages s'établit autour de 29 millions $. Un avoir plus que confortable, évidemment, mais bien loin de la stratosphère financière. Pour mémoire, la richesse estimée du 500e du classement Forbes est de... 3,3 milliards $US.

En fait, le principal avoir de ce 1% c'est souvent leur entreprise, soit un investissement productif qui crée des emplois et stimule la croissance économique. Rien à voir, donc, avec le profil-type du milliardaire oisif qui récolterait ses dividendes et laisserait fructifier ses actions en se tournant les pouces.

« En les dépeignant comme des propriétaires de vastes demeures et de yachts de luxe, on tend à déformer la réalité quotidienne des membres types du 1%, soutient Robert Nason. Notre étude indique qu’ils n’accumulent pas les avoirs en pièces d’or, mais investissent plutôt leur fortune dans des parcs de camions, de l’équipement de construction ou des usines de taille moyenne. »

De l'aveu même des chercheurs, le but de leur travail n'est certainement pas de porter les riches aux nues. Au contraire même, puisqu'ils pointent les faveurs octroyées à ce 1% et le risque d'une endogamie en son sein qui pourrait, à terme, entraver la mobilité économique. Mais comme en toute chose, il n'y a qu'en dressant le juste portrait d'une situation et en désamorçant les idées reçues qu'on peut concevoir les politiques et les outils adéquats pour corriger d'éventuels dysfonctionnements.

« Les inégalités et la recherche d’une société plus équitable constituent un enjeu contemporain des plus déterminants, mais les stéréotypes véhiculés au sujet du 1% ne résolvent pas le problème. Grâce au portrait que nous dressons, nous espérons contribuer à l’élaboration de solutions raisonnées se fondant sur l’information la plus exacte qui soit », conclut à ce propos Michael Carney.

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