La prédiction «finale» de Stéphane Rolland: 50%+1 de mes collègues auront tort

Publié le 04/01/2015 à 06:00

La prédiction «finale» de Stéphane Rolland: 50%+1 de mes collègues auront tort

Publié le 04/01/2015 à 06:00

Par Stéphane Rolland

[Photo : Shutterstock]

En tout respect pour mes brillants collègues, j’anticipe qu’au moins 50 % + 1 auront tort dans leurs prévisions. L’être humain a tendance à surestimer sa capacité à prévoir l’avenir. Les journalistes ne sont pas différents du commun des mortels à cet égard.

Ce qui se passera en 2015 selon les journalistes de Les Affaires

Les psychologues ont trouvé un terme pour qualifier notre propension à nous prendre pour des émules de Nostradamus: le biais rétrospectif. Lorsqu’une de nos prévisions se concrétise, notre confiance en nos capacités de devin se renforce. Le fameux: « je le savais! »

Or, notre cerveau est ainsi constitué que nous oublions les prévisions erronées que nous avons faites. Avec le recul, nous surestimons aussi la force avec laquelle nous avions prévu certains évènements.

Les recherches de Philip Tetlock, un professeur de psychologie et de gestion de l’Université de Pennsylvanie, sont éclairantes à ce sujet. Le chercheur a suivi 284 experts de la politique et de l’économie. Il leur a demandé de faire des prévisions durant 20 ans. M. Tetlock les questionnait sur l’issu des grands enjeux du moment en leur proposant trois options possibles.

Quatre-vingt-deux mille trois cent soixante et une prévisions plus tard, le psychologue en est venu à la conclusion que les experts auraient eu plus souvent raison s’ils avaient répondu au hasard.

Voilà ce qui me pousse à croire que la majorité de mes collègues auront tort (les autres auront été chanceux). Si je gagne mon pari, je serai fier de dire : «je l’avais prédit».

Peu importe ce que vous entrevoyez pour 2015, je vous souhaite que le « je le savais » résonne abondamment pour vos prévisions optimistes. Bonne année et bon succès.

Ce qui se passera en 2015 selon les journalistes de Les Affaires

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