La Coop fédérée prépare sa prochaine phase de croissance


Édition du 16 Juillet 2016

La Coop fédérée prépare sa prochaine phase de croissance


Édition du 16 Juillet 2016

Ghislain Gervais, élu président de la Coop fédérée l’hiver dernier.

La Coop fédérée continue de grandir. Quelques chiffres aident à mesurer l'ampleur qu'elle a prise depuis sa fondation en 1922 : en comptant ses coopératives affiliées, elle emploie plus de 18 350 personnes et affiche un chiffre d'affaires de près de 10 milliards de dollars.

Les transformateurs de viande Olymel, Flamingo et Lafleur sont sous son contrôle, tout comme les enseignes Sonic, Unimat, BMR, Agrizone, Elite et La Coop. Depuis quelques mois, elle a un nouveau président, Ghislain Gervais, élu le 25 février.

«La Coop fédérée est en pleine transformation et prépare sa prochaine phase de croissance, explique Ghislain Gervais. Nous souhaitons que notre division agricole, qui est active dans huit provinces, devienne pancanadienne. De plus, nos activités dans le commerce de détail devraient s'étendre dans l'Est du Canada.»

Cette volonté de croissance est alimentée par le fort mouvement de consolidation chez les fournisseurs des agriculteurs. Des géants comme Dow Chemical et DuPont (2015) ainsi que ChemChina et Syngenta (2016) se sont unis au cours des dernières années. Bayer a ouvertement convoité Monsanto. «Nous devons atteindre une masse critique pour conserver une position de négociation favorable face à ces énormes acteurs», juge le président.

Acquisitions et partenariats possibles

Pour y arriver, la Coop est favorable à des acquisitions, des fusions ou des partenariats stratégiques, mais doit aussi se transformer à l'interne. Elle compte trois divisions : agricole, transformation des viandes et quincaillerie. Ghislain Gervais souhaite que chacune d'elles devienne plus autonome et agile.

D'autant plus que le contexte est différent pour chaque division. Les dernières années ont été moins faciles pour la division quincaillerie, qui a senti les secousses ébranlant le commerce de détail québécois. Même situation pour Sonic, fournisseur de produits pétroliers dans les secteurs résidentiel et commercial, obligé de s'adapter à un secteur de l'énergie au ralenti. Dans les deux cas, le réflexe de la Coop a été de consolider, en rachetant le quincaillier BMR et en fusionnant Sonic avec Groupe Filgo.

Faire entendre sa voix

Un aussi gros acteur n'agit pas seulement comme agent économique. Il devient aussi un porte-parole pour ses 90 000 membres. Un rôle que Ghislain Gervais entend continuer de jouer, avec tact. «Nous avons toujours été présents pour défendre publiquement les intérêts de nos membres, et nous continuerons de le faire, mais en respectant les champs de compétence d'autres acteurs, comme l'Union des producteurs agricoles», dit-il.

On entendra donc la voix de la Coop dans les débats économiques délicats, tels ceux entourant le Partenariat transpacifique. Contrairement à d'autres, la Coop n'a pas déchiré sa chemise sur la place publique dans ce dossier, montrant une ouverture prudente à l'égard d'un traité qui présente tout de même beaucoup d'inconnues, rappelle Ghislain Gervais.

«Le bon travail des négociateurs canadiens a permis de préserver une part appréciable de la gestion de l'offre, dit-il. Ce n'est pas la catastrophe appréhendée. Les producteurs de porcs, de boeufs ou de céréales pourraient bénéficier d'un accès à de nouveaux marchés. D'autres dossiers sont plus incertains, comme les allocations supplémentaires consenties pour l'accès au marché canadien. Nous restons vigilants.»

Une longue feuille de route

Les réponses courtes, le ton franc et direct ne laissent aucun doute sur le fait que Ghislain Gervais est convaincu de la capacité des agriculteurs québécois à affronter des marchés de plus en plus mondialisés.

Issu d'une famille d'agriculteurs, il a débuté très jeune dans ce métier. On s'attend à ce qu'il parle de sa passion de la terre ou des animaux. Mais c'est d'affaires dont il discute spontanément. «C'est le côté entrepreneurial qui m'a le plus attiré. L'agriculture moderne, c'est monter des projets, négocier avec les fournisseurs et les banquiers ; développer un modèle d'entreprise assurant la pérennité de la ferme, pour pouvoir la transférer à nos enfants.»

« L’agriculture moderne, c’est monter des projets, négocier avec les fournisseurs et les banquiers. » – Ghislain Gervais, président de la Coop fédérée

Il n'a que 22 ans quand il achète, en 1992, la terre qu'il louait déjà depuis quelques années et sur laquelle il cultivait du maïs. Il est aujourd'hui partie prenante, seul ou avec des membres de sa famille, de quatre fermes (Avigerbe, Ghislain Gervais, Gercy et CJMG) qui produisent du poulet ou des cultures commerciales.

En 2000, à 29 ans, il remplace son père au conseil de La Coop Agrilait, qu'il présidera pendant près de 15 ans. Aujourd'hui dans la mi-quarantaine, il mesure combien l'environnement d'affaires de l'agriculture a changé depuis ses débuts. «C'est devenu un marché très mondialisé, sur lequel on a assez peu d'influence», dit-il. Les agriculteurs s'adaptent. Les fermes prennent de l'ampleur. Et l'innovation les rend plus productives. «Mon grand-père a connu l'époque où les agriculteurs travaillaient avec des chevaux ; et maintenant, nous avons des tracteurs automatisés se conduisant eux-mêmes et générant des données en temps réel.»

L'agriculture évolue à une vitesse folle, et Ghislain Gervais entend bien faire de la Coop fédérée un instrument de choix au service des agriculteurs pour affronter les changements, dans le grand jeu mondial qu'est devenu ce secteur économique.

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