La plus importante source d'émissions de GES au Canada, la centrale au charbon de Nanticoke, fermera ses portes en 2014, a annoncé hier le premier ministre Dalton McGuinty. Les partis d'opposition et certains groupes environnementaux ont souligné que le gouvernement libéral s'était engagé en 2002 à fermer les centrales au charbon en 2007. En 2005, cette échéance a été repoussée à 2009, avant d'être remise indéfiniment l'an dernier. Le gouvernement ontarien prévoit dorénavant atteindre l'objectif de Kyoto (6 % sous 1990) en 2014, soit quatre ans après 2010, l'année baromètre de Kyoto. En effet, c'est la moyenne des émissions entre 2008 et 2012 qui est prise en compte, et non seulement les émissions en 2012. L'abandon de la production électrique grâce au charbon va permettre d'atteindre 44 % de l'objectif du protocole de Kyoto de l'Ontario. Le premier ministre McGuinty dit vouloir entériner ce nouvel engagement par cadre législatif, s'il est réélu lors des élections d'octobre prochain. En mettant la clé sous la porte de ses quatre dernières centrales au charbon, l'Ontario va cesser l'émission annuelle de 25 millions de tonnes de GES. À titre comparatif, le Québec espère réduire ses émissions de 9,9 mégatonnes de GES par son plan de lutte contre les changements climatiques. L'Ontario veut aller plus loin que Kyoto et se donne comme objectif de réduire ses émissions de 15 % sous 1990 d'ici 2020, et de 80 % sous 1990 pour 2050. Outre les émissions de GES, la fermeture des centrales au charbon de l'Ontario permettra à toute la région des Grands lacs de mieux respirer, puisque la pollution atmosphérique et le smog diminueront également de manière notable. La province investit actuellement dans les énergies renouvelables, notamment par le seul programme de tarifs de rachat en Amérique du Nord. Les petits producteurs d'énergie verte peuvent ainsi vendre leur électricité sur le réseau à un prix déterminé pour les vingt prochaines années. L'Ontario mise également sur l'efficacité énergétique, et elle compte agrandir son parc nucléaire pour remplacer la production des centrales au charbon. 650 M$ pour des voitures efficaces Le gouvernement ontarien annonce également un fonds de 650 M$ qui vise à promouvoir les investissements "environnementaux" dans le secteur automobile. L'Ontario a dépassé depuis 2005 le Michigan en tant que"district" aux États-Unis et au Canada qui produit le plus grand nombre de voitures. Le gouvernement McGuinty veut répéter l'expérience d'un fonds similaire de 500 M$, qui avait mené à 7 milliards $ d'investissements privés, selon le premier ministre. Ce nouveau fonds sera toutefois spécifiquement axé sur les investissements qui permettront de réduire la consommation d'essence des voitures produites en Ontario et qui faciliteront l'utilisation de carburants de remplacement. Dalton McGuinty a d'ailleurs lancé une invitation à Chevrolet afin que l'Ontario soit retenue comme lieu de production du modèle hybride branchée Volt. Cette voiture pourrait être le premier modèle hybride vendu commercialement pouvant être rechargé en le branchant sur le réseau électrique. Pour aller plus loin : http://www.thestar.com/News/article/226871 Toronto Star http://www.pollutionwatch.org/rank.do?change=pwsource&year=2005&pwSource=GHG&provincesByList=TOTAL_ALL_TONE&facilitiesByList=TOTAL_ALL_TONE&provincesListFac=all&facilitiesByButton=Rank&companiesByList=TOTAL_ALL_TONE Principaux émetteurs industriels du Canada http://www.powerauthority.on.ca/sop/ Tarifs de rachat de l'Ontario