L'IA et les sciences de la vie : des axes de recherche prometteurs


Édition du 21 Octobre 2017

L'IA et les sciences de la vie : des axes de recherche prometteurs


Édition du 21 Octobre 2017

[Photo : 123rf.com]

L'innovation et la technologie évoluent à grands pas. Quels sont les domaines de recherche qui, actuellement, sont les plus valorisés, et lesquels sont les plus prometteurs ? Faudrait-il faire davantage de valorisation dans les domaines de recherche traditionnellement moins ciblés par celle-ci ?

«Une chose est sûre, les axes de recherche porteurs évoluent et se succèdent rapidement», dit Jacques Simoneau, PDG d'Univalor, la société de valorisation associée à l'Université de Montréal, à Polytechnique Montréal, à HEC Montréal et à leurs établissements associés. Il y a 10 ans, tout le secteur des communications faisait le buzz. Tout le monde parlait des antennes pour l'Internet sans fil, et le secteur techno tentait d'en développer de plus puissantes. Aujourd'hui, peu de gens s'y intéressent. La technologie a évolué jusqu'à atteindre un niveau de performance satisfaisant, et la recherche est passée à autre chose.

Même chose pour les données massives (big data). Il y a trois ans, c'était un sujet chaud. Aujourd'hui, il s'est refroidi, et les efforts de recherche se recentrent sur l'intelligence artificielle (IA) dans le but justement de traiter ces données.

Selon Jacques Simoneau, c'est d'ailleurs un domaine prometteur pour la valorisation : des recherches très pointues sont actuellement menées afin de développer de nouvelles applications en IA.

Une grappe en devenir

Pascal Monette, PDG de l'Association pour le développement de la recherche et de l'innovation du Québec, juge lui aussi que l'intelligence artificielle est un domaine qui a le vent dans les voiles. Il mentionne notamment le financement de 100 millions de dollars issu de la Stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation, accordé en mai dernier pour la création et le développement d'une grappe québécoise en IA au cours des cinq prochaines années.

«La grappe deviendra un écosystème qui fera le lien entre les chercheurs et l'industrie pour faire non seulement de la recherche fondamentale, mais aussi de la recherche pratique afin de répondre aux besoins des entreprises ou de développer et de mettre en marché de nouveaux produits», dit Pascal Monette.

La grappe, qui vise la recherche, la formation, l'innovation ainsi que la création d'entreprises, s'articulera autour de l'Institut de valorisation des données, qui compte 900 scientifiques et 150 chercheurs.

M. Monette estime que l'IA pourrait générer des projets concrets, comme des fauteuils roulants automatisés capables de se déplacer seuls ou de répondre à des commandes vocales, des algorithmes pouvant analyser des données complexes dans le secteur médical, ou encore des appareils médicaux pouvant déceler des tumeurs sur une radiographie.

D'autres applications concrètes seront sans doute mises au point dans des secteurs clés tels que l'énergie, le transport et la logistique, le commerce et la finance.

Le domaine des sciences de la vie est également prometteur pour la valorisation. Pascal Monette explique que les domaines d'expertise, au Québec, englobent la cardiologie, les neurosciences, l'oncologie, l'infectiologie, la génomique, l'imagerie, la santé numérique, la réadaptation et la médecine sportive. «Ces forces sont tributaires de la recherche effectuée dans les établissements d'enseignement supérieur», dit-il.

M. Simoneau juge qu'il y aurait des bénéfices à valoriser davantage la recherche effectuée dans des domaines qui, comme les sciences humaines, sont moins ciblés par la valorisation. Il y aurait selon lui de grands avantages à effectuer des rapprochements entre ces domaines de recherche et le milieu économique. Il cite en exemple les facultés de psychologie et note que les chercheurs dans ce domaine commercialisent depuis longtemps des tests, comme ceux mesurant l'intelligence ou la personnalité, qui sont parfois utilisés en entreprise pour évaluer et comprendre des candidats. «Et ça, ce n'est pas sorti d'une faculté de chimie, de math ou de génie, dit M. Simoneau. Pourtant, les retombées d'une telle valorisation ont été très grandes. On peut maintenant mieux comprendre comment fonctionne l'être humain.»

Une plus grande connexion entre le milieu économique et les facultés universitaires où on fait moins de valorisation permettrait également d'approfondir les réflexions dans le monde des affaires - une forme de valorisation du savoir universitaire. Les chercheurs des sciences sociales, par exemple, ont une vision et une compréhension particulières du comportement humain qui peuvent contribuer à envisager des innovations profitables, même s'il ne s'agit pas de mettre au jour une nouvelle technologie. Ainsi, Facebook et LinkedIn démontrent bien qu'il est possible d'innover sans inventer.

«Ces réseaux sociaux ont du succès non pas parce que la technologie est hors de l'ordinaire, mais plutôt parce que des entrepreneurs ont compris que les gens veulent faire partie de réseaux sociaux et que l'être humain désire communiquer.»

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