L'hôpital d'Amqui sera chauffé à la biomasse

Publié le 10/07/2008 à 09:44

L'hôpital d'Amqui sera chauffé à la biomasse

Publié le 10/07/2008 à 09:44

Par lesaffaires.com
Le centre hospitalier d'Amqui consacrera 1,3 million de dollars cet automne pour convertir sa chaufferie centrale à la biomasse forestière. L'hôpital de 49 lits serait ainsi la première institution publique régionale à adapter son système de chauffage pour s'approvisionner aux sources de l'or vert du Bas-Saint- Laurent : sa forêt, qui couvre plus de 87 % de son territoire. La biomasse forestière se compose des résidus (cimes, branches ou écorces) qui, réduits en copeaux ou en granules, peuvent chauffer des chaudières à eau. L'institution a confié l'exploitation de sa chaufferie à une société locale, Énergie CFM, filiale de la Coopérative forestière de la Matapédia, qui l'approvisionnera en biomasse. " C'est une entente clé en main, dit Nicole Morin, directrice de l'hôpital. Nous restons propriétaires des installations, mais nous achèterons de l'énergie à un prix convenu en faisant des économies appréciables. " La facture annuelle de chauffage de 600 000 $ diminuera de 120 000 $, selon les prévisions. La Coopérative, qui emploie 86 travailleurs en forêt, écoule ainsi un sous-produit issu de ses travaux forestiers." Nous récolterons la biomasse en même temps que le billot, dit Yoland Légaré, directeur général de la Coopérative. C'est le début d'une filière intéressante qui créera des emplois en forêt, développera l'économie régionale et nous apportera un savoir-faire nouveau." Chaufferies communautaires Cet exemple est précurseur d'un mouvement qui devrait se répandre rapidement dans le Bas-Saint-Laurent. La municipalité de Mont-Carmel se propose d'utiliser la biomasse de sa forêt communale pour chauffer son bureau municipal, l'école et l'église. La ville d'Amqui envisage un réseau qui reliera des édifices publics. L'événement déclencheur de ce mouvement est survenu en avril 2006 lorsque Hydro-Québec a aboli le tarif préférentiel consenti aux institutions qui avaient installé des systèmes bi-énergie au milieu des années 1980. Depuis, l'augmentation des prix du mazout et de l'électricité accélère la conversion à la biomasse. La Conférence régionale des élus (CRÉ) du Bas-Saint- Laurent entend favoriser l'installation de chaufferies communautaires qui fourniront en chaleur plusieurs édifices publics reliés à une chaufferie centrale. Sa stratégie vise les bâtiments déjà équipés d'un système de chauffage à l'eau chaude. Elle envisage d'ici 2010 l'installation d'une dizaine de chaufferies communautaires. Ce faisant, elle fera d'une pierre deux coups : elle réduira le coût de chauffage des édifices publics et ouvrira un nouveau marché à l'industrie forestière locale qui peine à se relever de la crise du bois d'oeuvre. Au Québec, l'utilisation de la biomasse forestière pour se chauffer n'est pas nouvelle. Elle reste négligeable, ne dépassant pas 10 % de la consommation de la province. Le secteur industriel en est le plus grand utilisateur, grâce aux scieries qui l'utilisent pour sécher le bois. Elle est populaire dans les pays nordiques comme la Finlande, l'Autriche et la Suède, où le quart de l'énergie de chauffage provient de la biomassse." L'Europe est très en avance sur nous, dit Denis Pineault, de la CRÉ. On pensait qu'il n'y avait rien à faire avec ce qui était laissé au sol après l'exploitation, mais les Européens nous démontrent que c'était une erreur !" Cet article est tiré du journal Les Affaires du 12 au 18 juillet 2008"

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?