Les efforts des pays européens commencent à porter fruit : en 2005, le vieux continent a réduit ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 0,8 %, selon l'Agence européenne de l'environnement (AEE). La dernière baisse (- 0,6 %) remontait à 2002. "C'est un chiffre positif, mais ce n'est pas encore une véritable tendance", précise toutefois Andreas Barkman de l'AEE, dont les propos sont rapportés par le quotidien Le Monde. Depuis 1990, les émissions européennes totales sont en baisse de 1,5 %, ce qui est encore loin de la cible de - 8 % en 2012, fixée par le protocole de Kyoto. C'est toutefois beaucoup mieux qu'en Amérique du Nord. De 1990 à 2004, les émissions totales de GES aux États-Unis ont augmenté de 15,8 %, tandis que celles du Canada, signataire de Kyoto, ont bondi de 27 % au cours de la même période. Les réductions sont par ailleurs très inégales en Europe. La Finlande remporte la palme avec une baisse de 14,9 %, suivie du Danemark (- 6,3 %), des Pays-Bas (- 2,9 %) et de l'Allemagne (- 2,3 %). Celles de la France et du Royaume-Uni sont en légère baisse, à - 0,5 %. Par contre, les émissions de l'Espagne - qui connaît une croissance économique soutenue depuis des années - sont fortement à la hausse (+ 53,3 %). Les baisses enregistrées en Europe en 2005 tiennent à deux facteurs : le passage du charbon au gaz naturel pour la production d'énergie en Allemagne et la clémence de l'hiver, qui a limité les besoins de chauffage. En revanche, l'Espagne a pâti des caprices de dame Nature : touché par la sécheresse, le pays n'a pu faire fonctionner ses centrales hydroélectriques et a dû recourir davantage aux énergies fossiles. Ce texte est publié dans Les Affaires du 23 juin 2007."