L'écologie industrielle ou le partage des déchets

Publié le 14/05/2005 à 14:49

L'écologie industrielle ou le partage des déchets

Publié le 14/05/2005 à 14:49

Par lesaffaires.com
Un groupe de chercheurs d'Électricité de France (EDF) a découvert qu'en mettant en commun leurs déchets, des entreprises de secteurs différents sont capables de réduire substantiellement leurs émissions de GES. Cette technique, appelée écologie industrielle, permet également de réduire les coûts des entreprises participantes et améliore leur rendement. C'est ce qu'a dévoilé Arnaud Ansart, un ingénieur chargé d'aider EDF à respecter son engagement en matière de développement durable, lors de la 2e Conférence internationale sur l'écologie industrielle. L'événement, organisé par le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTEI) et le Centre de recherche en environnement UQAM Sorel-Tracy (CREUST), a réuni au Cégep de Sorel plus de 200 participants des quatre coins du Québec et d'Europe, l'automne dernier. "L'écologie industrielle est une approche systématique qui vise l'utilisation optimale des divers vecteurs d'énergie, des ressources naturelles minérales et biologiques, des capitaux et des ressources humaines de sorte à préserver les milieux de vie, à respecter les modes de vie et à contribuer à la prospérité économique", ont expliqué Louis Archambault et Françoise Richer, coprésidents de la conférence. Autrement dit, l'écologie industrielle valorise les rebuts d'une entreprise en matière première pour une autre entreprise, éliminant ainsi la notion de déchet. Par exemple, la vapeur d'eau produite par la combustion de biogaz de Gazmont est un sous-produit servant à chauffer la Tohu, Cité des arts du cirque à Montréal. Le cas d'EDF Pour leur part, M. Ansart et son équipe ont tenté d'identifier des relations entre des entreprises de secteurs différents, à Troyes, en France. Ils ont compris que les déchets d'une entreprise - qui devait payer pour les éliminer -, pouvaient être récupérés pour en faire des solvants. Ceux-ci sont destinés à une autre entreprise du secteur, qui se procurait ces solvants à partir de matière vierge et à fort prix. Afin de mesurer la performance environnementale de la valorisation des déchets en solvant, l'équipe de M. Arnaud a fait une analyse du cycle de vie de la synergie qu'il tentait de créer. Résultat : le procédé d'élimination des déchets et le procédé de fabrication des solvants produisent 3 030 kilotonnes (kt) d'équivalent CO2, comparativement à 400 kt d'équivalent CO2 dans le cas de la valorisation. Cela représente une diminution de plus de 86 % des émissions de GES. Ce n'est là qu'une des nombreuses conclusions de M. Ansart, qui a décelé plus d'une cinquantaine de synergies similaires. Non seulement elles pourraient engendrer des réductions de GES importantes, mais elles pourraient aussi permettre des économies substantielles, voire la création de nouveaux marchés. Une approche qui gagne à être connue Pour ces raisons, plusieurs experts qui ont participé à la Conférence s'entendent pour dire que l'écologie industrielle sera très populaire au cours des prochaines années."C'est beaucoup de travail, mais les résultats sont très encourageants", a souligné M. Ansart en entrevue. Claude Vanasse, du Centre québécois de développement durable, reconnaît lui aussi qu'il s'agit d'une tâche considérable. Il travaille depuis plusieurs années déjà à créer ce genre de synergie, mais seulement entre deux entreprises à la fois."Ce qui est difficile, c'est que ce sont des entreprises différentes, qui n'ont pas l'habitude de se parler", souligne-t-il. Lui et d'autres acteurs du CTTEI ont été inspiré par les travaux d'EDF. Au Québec, l'écologie industrielle a beau en être à ses premiers balbutiements, le concept a déjà fait du chemin. En 1999, la première Conférence internationale organisée par le CTTEI consistait essentiellement à un échange de concepts théoriques et d'objectifs de R-D. Cinq ans plus tard, les cas concrets québécois se multiplient devant un auditoire captif.

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