Jouer à l'autruche avec le CO2

Publié le 17/02/2007 à 15:31

Jouer à l'autruche avec le CO2

Publié le 17/02/2007 à 15:31

Par lesaffaires.com
Les autruches donnent l'exemple. Oui, on peut éliminer une bonne partie des émissions de gaz à effet de serre en imitant ces gros volatiles. Pas en se cachant pour éviter un problème, mais bien en s'enfouissant dans le sable, ou plutôt en enfouissant le gaz carbonique dans les profondeurs de la Terre. La discussions interminables sur le Protocole de Kyoto donnent parfois l'impression qu'il s'agit d'un problème quasi insoluble qu'on ne résoudra qu'en sabrant dans les activités industrielles polluantes. Or, l'émission de gaz à effet de serre ne représente pas uniquement un problème : c'est aussi une occasion. Il faut simplement se décider à appliquer des technologies existantes... en y mettant le prix. On sait depuis longtemps qu'il est possible de capter le CO2 produit par des usines industrielles pour ensuite l'injecter dans le sous-sol. C'est ce qu'on apelle la séquestration du CO2. Rien de révolutionnaire en soi, puisque d'immenses dépôts de gaz carbonique existent à l'état naturel. Mieux, ces injections peuvent être mises à contribution. La pression supplémentaire permet de remettre en service des puits de pétrole classiques, abandonnés parce que le pétrole ne remontait plus à la surface. Le procédé est déjà utilisé. Il y a quelques jours, le Globe and Mail citait l'exemple d'EnCana qui a vu plusieurs de ses puits connaître une deuxième vie grâce à l'ajout de gaz carbonique en provenance... du Dakota du Nord. Pourtant, l'exploitation des sables bitumineux du Nord de l'Alberta produit des quantités astronomiques de CO2. Et Air Liquide Canada, dont le siège social est à Montréal, possède les moyens techniques pour capter le gaz que l'on pourrait ensuite séquestrer. Mais ce n'est pas donné; il faudrait aussi contruire un réseau de gazoducs pour réacheminer le gaz là où il peut être utile aux puits classiques. Sauf que, posé ainsi, le débat change de ton. Il ne s'agit pas tant d'un problème lié à l'exploitation pétrolière que d'un problème de coûts et de volonté. C'est un débat qui met en relief nos contradictions. Tout le monde veut aller au ciel, mais personne ne veut mourir. Les citoyens clament leur attachement à un environnement sain, mais regimbent à l'idée de payer plus cher. Les entreprises soutiennent qu'elles ne peuvent faire davantage, mais ne se privent pas d'engranger des profits souvent astronomiques. C'est comme au volley-ball : tout le monde se regarde et le ballon tombe au milieu. Si l'on est sérieux en sonnant l'alarme sur les dangers que posent les changements climatiques, il va falloir agir, ce qui veut dire payer. La discussion sur le partage de la facture viendra après. La séquestration du gaz carbonique peut se traduire par des profits réduits et un prix élevé à la pompe. Mais qui veut la fin veut les moyens. Des propos plus mesurés Il y a quelques semaines, j'ai écrit sur des réactions populaires à une publicité de la Banque Laurentienne. Je citais notamment le FRAPRU et le RCLALQ, disant qu'ils s'en étaient plaints au Conseil des normes canadiennes de la publicité. Or, l'information était erronée. La publicité en question ne leur a pas plu, mais ils ne sont pas allés jusqu'à déposer une plainte au Conseil. Leur réaction a été plus mesurée que je ne l'indiquais. Désolé pour la méprise."

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?