L’optimisme des entrepreneurs de Québec face à l’économie locale et provinciale est en baisse, pour une troisième année consécutive. Le degré d’optimisme quant aux perspectives économique de la région de Québec est passé de 77% en 2012 à 60,9% pour 2015 selon une enquête de Léger réalisée en novembre et décembre 2014 auprès de 237 dirigeants d'entreprise, pour le compte de Québec International, de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec et de la Chambre de commerce de Lévis.

Le degré d’optimisme face aux perspectives économiques provinciales suit la même trajectoire baissière, passant de 68,9% en 2012 à 54,2% pour 2015. Par contre, les espoirs sont plus grands face à l’économie américaine, avec un indice de confiance passé de 52,7 à 67,7 au cours de la même période.

Selon Caroline Roy, vice-présidente de Léger, les entrepreneurs de Québec affichent une certaine prudence face à l’avenir économique de cette année, mais la baisse de confiance n’est pas dramatique.

«C’est surtout qu’en 2011 et 2012, les indices étaient extraordinairement élevés à Québec et ça détonnait par rapport à l’ensemble de la province. Là, ça revient à des niveaux plus habituels», dit-elle.

«Le sondage a été mené à un moment où il était beaucoup question de compressions, donc ça a pu créer une certaine insécurité», note pour sa part Alain Aubut, directeur de la CCIQ.

Pour leur propre secteur d’activité, 65% de entrepreneurs de la région de Québec entrevoient les 12 prochains mois avec optimisme, ce qui est aussi moindre qu’au cours des trois dernières années.

Malgré cela, les entrepreneurs anticipent une croissance de leurs ventes, des exportations et de leurs investissements. Les trois quarts des répondants prévoient augmenter leurs ventes cette année et 62% affirment que leur carnet de commandes est aussi bien rempli sinon davantage que l’an dernier à pareille date.

Au chapitre des investissements, 73% ont l’intention de passer à l’action en 2015. Les sous seront investis principalement en marketing, formation du personnel et R-D.

Le grand défi de la prochaine année touche à nouveau la main d’œuvre, un enjeu récurrent dans la région, qui affiche constamment un faible taux de chômage, autour de 5%. Six dirigeants sur 10 prévoient procéder à des embauches en 2015, mais la tâche s’annonce difficile.

«Que 48% des entreprises subissent un frein à leur croissance à cause du manque de main d’œuvre, c’est préoccupant», considère Alain Aubut, qui compte, dans la prochaine année, mobiliser les forces de Québec pour élaborer une stratégie visant à accroître l’attractivité de la région.

«Il faudra aussi travailler sur la rétention de la main d’œuvre car c’est devenu un défi quotidien pour les entrepreneurs, a ajouté Jérôme Ratté, président de la Chambre de commerce de Lévis. Avant, les gens devaient se vendre pour espérer décrocher un emploi alors qu’aujourd’hui, ce sont les entreprises qui doivent se faire valoir pour trouver un employé.»

Malgré ces obstacles au recrutement et à la rétention, la gestion des finances publiques et la croissance économique déclassent la disponibilité de la main d’œuvre au chapitre des préoccupations des entrepreneurs.

En 2014, la région métropolitaine de Québec a enregistré un gain de 4500 emplois par rapport à 2013. Le secteur manufacturier à lui seul a créé 3000 de ces postes.