Guy Laliberté, «all in» dans le divertissement et la technologie

Publié le 25/10/2018 à 16:20

Guy Laliberté, «all in» dans le divertissement et la technologie

Publié le 25/10/2018 à 16:20

Photo: Daniel Germain

Guy Laliberté a rencontré les médias jeudi pour dévoiler les orientations de Lune Rouge, la société parapluie sous laquelle se développent son patrimoine personnel et ses nouvelles ambitions entrepreneuriales.

C’est la première fois depuis la vente du Cirque du Soleil, en 2015, que l’ancien échassier de La Malbaie rencontrait officiellement la presse. Durant cette rencontre de plus d’une heure, qui avait lieu à la Maison Alcan à Montréal, M. Laliberté a présenté une entreprise aux facettes multiples : philanthropique, artistique, technologique, financière et économique. Rares sont les événements de presse qui réunissent les journalistes des affaires et des arts. C’en était un.

La bête n’est pas facile à saisir, surtout qu’elle repose sur une vision qui reste à se matérialiser, le divertissement du futur. Selon Guy Laliberté, nous sommes à l’orée d’une nouvelle ère, celle où l’art s’exprimera à travers des médiums technologiques. Il a abondamment parlé de réalité virtuelle, de réalité augmentée, d’intelligence artificielle et des réseaux sans fil de cinquième génération. Il a évoqué d’un autre côté le théâtre, le cinéma, la musique et les jeux vidéos. Le fondateur du Cirque du Soleil a lui-même de la peine à imaginer le résultat de cet amalgame, mais il y croit dur comme fer.

«J’ai tout mis dans Lune Rouge. J’ai l’habitude d’y aller all in

Les technologies en question ne sont pas encore abouties, il faut tout inventer du côté du contenu, reconnaît Guy Laliberté, mais le train approche, et il ne faut pas le manquer, insiste-t-il.

«La fenêtre va s’ouvrir au cours des trois à cinq prochaines années et le Québec doit se positionner. Le but de Lune Rouge est de mettre en place des outils pour les entrepreneurs et les créateurs [pour qu’ils saisissent l’occasion]», dit-il.

Pour cette nouvelle mission, Guy Laliberté s’est entouré de plusieurs anciens haut-gradés du Cirque du Soleil, dont Robert Blain, Catherine Vu et Stéphane Mongeau

La structure de Lune Rouge comporte plusieurs pièces. Il y a d’abord une fondation et un centre créatif, tous deux sans but lucratif. La première investira dans des projets de développement technologique, par l’intermédiaire des universités par exemple, et dans de jeunes créateurs, a expliqué le fondateur du Cirque du Soleil. Elle tira ses fonds à travers des campagnes de financement.

L’autre composante, baptisée Zú, sera une sorte d’incubateur pour les entreprises technologiques et du divertissement. Ce «hub créatif» sera installé à la Maison Alcan, acquis par une société de portefeuille de Guy Laliberté, elle-même sous Lune Rouge, au coût de 50 M$. Des rénovations évaluées à 35 M$ sont en cours et devraient être terminées dans deux ans. Les gouvernements, l’entreprise privée et des piliers du monde des affaires sont sollicités actuellement pour investir leur expertise, leur temps et leur argent dans ce projet d'incubateur.

Lune Rouge compte quatre autres entités, dont la société de portefeuille de Guy Laliberté, qui investit entre autres dans des projets d’immobilier et dans une collection d’œuvres d’art. S’y trouvent aussi Reflector, un studio voué à la création de contenu multiplateforme, Lune Rouge Innovation, un fonds qui investit dans les entreprises technologiques et Lune Entertainment, une entité dédiée à faire le pont entre les développeurs de technologie et les artistes dans le but d’offrir des expériences dites «immersives».

L’entreprise paraît encore reposer sur des assises abstraites. Nous aurons une meilleure idée bientôt, des projets concrets sont sur le point d’être annoncés, assure l’entrepreneur. L’un d’entre eux sera d’ailleurs voisin d’une production du Cirque du Soleil, sans qu’il s’agisse d’une initiative commune.

Guidé par l’intuition et inspiré par les multiples projets qui lui ont été présentés depuis son départ du Cirque, Guy Laliberté pousse aujourd'hui pour le développement d’un tout nouveau secteur d'activité économique. Surtout, il plaide pour la conservation au Québec de la propriété intellectuelle et ses retombées économiques, ce que ne fait pas l’industrie subventionnée des jeux vidéos, surtout étrangère, qui rapatrie chez elle les fruits de notre «principale matière première, la créativité» , a-t-il expliqué en substance.

Gros malaise

Malgré sa discrétion depuis trois ans, le fondateur du Cirque du Soleil a fait parler de lui ces derniers temps. Les collègues n’ont pas manqué de l’interroger sur l’avis de cotisations fiscales qu’il a reçu récemment dans la foulée de son voyage dans l’espace payé par le Cirque du Soleil. M. Laliberté n’a pas voulu revenir sur la question.

Même s’il s’est gardé d’émettre des commentaires sur la décision de la direction du Cirque du Soleil de produire un spectacle en Arabie Saoudite, une décision vivement critiquée, Guy Laliberté, toujours actionnaire à 10% de l’entreprise, a eu du mal à cacher son malaise. Il a fini tout de même par échapper qu’il n’irait pas faire des affaires là-bas.

Le spectacle, donné à l'occasion de la fête nationale du pays, a eu lieu alors qu'Ottawa et Riyad étaient en pleine dispute diplomatique. 

Il faut dire que depuis que ce sujet a fait les manchettes dans les journaux, la réputation de l’Arabie saoudite, déjà peu reluisante, s’est empirée avec l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi dans un consulat saoudien, en Turquie.

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