Fonds de formation dans la construction: le nouveau régime prend forme

Publié le 21/08/2013 à 16:00, mis à jour le 21/08/2013 à 16:23

Fonds de formation dans la construction: le nouveau régime prend forme

Publié le 21/08/2013 à 16:00, mis à jour le 21/08/2013 à 16:23

Par La Presse Canadienne

Malgré la contestation par les grands syndicats du transfert des fonds de formation à la Commission de la construction, une cagnotte de 200 millions $, le nouveau régime commence à prendre forme et toutes les parties y collaborent à ce jour.

Certaines parties syndicale et patronale jointes par La Presse Canadienne jugent toutefois qu'il est trop tôt pour dire que ce nouveau régime tripartite fonctionnera bien.

Lorsqu'il avait aboli le placement syndical dans la construction, le précédent gouvernement avait également adopté une autre mesure, moins connue. Il avait uniformisé et confié la totalité de la gestion des fonds de formation à la Commission de la construction (CCQ), contre le gré des plus grandes organisations syndicales, qui étaient parvenues à négocier ces fonds avec les associations d'employeurs.

À l'époque, l'ensemble des fonds de formation était évalué à 190 millions $. Quelque 210 millions $ y sont placés aujourd'hui, a précisé la CCQ. L'argent provient de cotisations versées par les employeurs, mais qui ont été négociées par les syndicats pour leur formation.

Les grands syndicats ont donc contesté la mesure devant les tribunaux, y voyant une expropriation. Or, il semble que malgré cette contestation, les parties patronales et syndicales collaborent avec la Commission de la construction.

À la CCQ, mercredi, le porte-parole Louis-Pascal Cyr a assuré que le climat des échanges était sain et qu'il n'y avait aucune obstruction. « Le climat est bon; ça va bien », a-t-il résumé.

À la FTQ-Construction, le directeur général Yves Ouellet a confirmé que son syndicat collaborait aux travaux, malgré sa contestation judiciaire qu'il maintient.

« Ce serait trop facile d'aller là et de dire 'on ne veut rien savoir de ton projet, c'est pas bon'. On s'arrange pour que nos travailleurs profitent de leurs fonds; c'était leur argent. On s'arrange pour qu'ils en profitent le plus possible et que le gouvernement ne mette pas la main là-dessus et s'en serve à d'autre escient. On collabore; on fait notre job de représenter les travailleurs. Que ça nous fasse plaisir ou pas, le but ultime c'est que le travailleur ne soit pas lésé et qu'il en ait pour son argent », a commenté le dg de la plus importante organisation syndicale de la construction.

M. Ouellet a toutefois apporté un bémol: il est trop tôt selon lui pour dire si le nouveau régime de formation fonctionnera bien. « Ça a pris des mois pour établir les procédures. Ils viennent tout juste de commencer. On va voir si ça va marcher. »

Même une association patronale, l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ), s'est jointe aux deux grandes organisations syndicales pour contester le transfert de la gestion de ces fonds de formation à la Commission de la construction.

En entrevue, Dominique Robert, directeur du service des relations de travail à l'APCHQ, confirme les dires de la FTQ-Construction. « On avait un système qui fonctionnait très bien », lorsque seules les parties syndicales et patronales le géraient conjointement. L'arrivée dans le portrait d'une tierce partie, la Commission de la construction, change complètement la dynamique, souligne-t-il.

Lui aussi confirme l'esprit de collaboration de toutes les parties, à ce jour, mais croit qu'il est trop tôt pour juger si le nouveau système tripartite fonctionnera aussi bien qu'avant. « On verra à l'usage. On est dans l'an un », rappelle M. Robert.

En 2011-2012, 18 065 ouvriers se sont prévalus des activités de perfectionnement et 19 239 en 2012-2013, a précisé la CCQ, qui vient d'ailleurs de lancer sa campagne de valorisation de la formation.

On entend souvent dire que la compétence des ouvriers de la construction du Québec est reconnue partout au pays; l'existence de ces fonds de formation y est pour beaucoup.

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