«J'ai beaucoup de difficulté à me situer dans un projet de société dont l'objectif est de faire du Québec une puissance pétrolière. Ce n'est pas là l'avenir du Québec. Il faut donner aux jeunes un projet qui colle à leurs valeurs, et le pétrole est un projet du siècle dernier», dit le père de trois enfants.
Le PQ de Bernard Drainville, en plus d'être souverainiste, serait donc écologique et social-démocrate. À ceux qui croient que le Québec n'a pas les moyens de son indépendance alors que pratiquement 20 % de son budget provient des transferts fédéraux, l'aspirant-chef répond que la péréquation est «une compensation pour dommages encourus». Car le Québec, dit-il, ne reçoit pas sa juste part des investissements du fédéral, tout en payant pour l'industrie automobile de l'Ontario, les sables bitumineux de l'Alberta et les chantiers navals de la Colombie-Britannique et de la Nouvelle-Écosse.
«Le Québec, au final, paie 20 des 100 G$ que le fédéral investit dans sa flotte. Si on me donnait le choix entre des investissements productifs dans les chantiers maritimes du Québec ou des chèques de péréquation, je prendrais les investissements productifs et les jobs ! Si on était indépendant, l'argent resterait chez nous, on investirait nous-mêmes dans notre économie et on ferait des investissements productifs», plaide M. Drainville, précisant que le Québec verse 45 G$ par an en taxes et impôts au gouvernement fédéral.
Le candidat à la chefferie du PQ veut aussi bâtir une nation d'entrepreneurs. Il propose d'introduire un cours d'économie obligatoire au secondaire et un cours optionnel sur l'entrepreneuriat. Au cégep, il créerait un cours de trois ans pour apprendre à être entrepreneur. Une nécessité économique pour lui.
«Il faut former des entrepreneurs et envoyer le signal que c'est beau et bon, l'entrepreneurship. Une des meilleures façons d'envoyer ce signal à la société, c'est de passer par son système d'éducation. C'est la clé pour créer de la richesse et de nouveaux emplois.»
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