Énergies de demain et la fillière nucléaire

Publié le 24/08/2007 à 12:53

Énergies de demain et la fillière nucléaire

Publié le 24/08/2007 à 12:53

Par lesaffaires.com
En mission sur la rive nord de la baie de Fundy, une délégation d'Hydro-Québec scrute à la loupe les travaux de remise à neuf de la centrale Point Lepreau, au Nouveau-Brunswick. Notre équipe s'intéresse aux défis techniques de ces travaux, mais aussi aux dépassements de coûts ", explique Sylvain Théberge, porte-parole d'Hydro-Québec. La société d'État doit choisir cet automne entre la remise à neuf ou la fermeture de sa seule centrale nucléaire. Coût prévu de la première option : 1,4 milliard de dollars. Le démantèlement de la centrale coûterait presque autant (1,2 milliard). Pour l'instant, les observateurs québécois n'ont pas beaucoup de viande à se mettre sous la dent puisque les travaux lourds ne commenceront qu'en avril 2008. Or, le temps presse. Il faudra fixer le sort de Gentilly-2 cet hiver, le temps de réaliser les travaux préparatoires à l'arrêt de la centrale, en 2010. Le réacteur ne pourra pas fonctionner après cette date, car ses tubes d'alimentation en uranium - les " tubes de force" - seront trop usés. Il faut 18 mois pour remplacer les tubes de force logés au coeur du réacteur. Après 25 ans de bombardements constants par des neutrons libres, ces tubes installés à l'horizontale ont perdu leur forme et le centre fléchit vers le bas. C'est la caractéristique unique des CANDU qui est à l'origine du désagrément, soit la capacité d'alimenter le réacteur en continu. Ce temps d'arrêt permet aussi d'adapter le reste de la centrale aux dernières normes de sécurité et de performance. Pour savoir comment se déroulent de tels travaux, Hydro-Québec peut aussi se tourner vers la centrale Bruce A, en Ontario, où deux réacteurs CANDU de 900 mégawatts sont présentement remis à neuf par le locataire de la centrale, Bruce Power. Au coût de 2,8 milliards de dollars, ce n'est pas une mince affaire. Des risques minimes Les risques de dépassement de coûts sont réels, mais minimes, insiste David Scott, directeur général, remise en état des réacteurs CANDU 6, chez Énergie atomique Canada (EACL)." Les budgets de réfection prévoient des sommes pour les délais supplémentaires occasionnés par des intempéries ou des retards de livraison", dit-il. Il peut être difficile de faire des comparaisons de coûts, dit Kevin Routledge, le grand responsable de la remise à neuf de Bruce A." Même si le nerf de la guerre demeure le même pour tous, soit le remplacement des tubes de force, chaque centrale est différente", dit le président de AMEC NCL, la firme choisie par Bruce Power pour assurer la gestion du projet. Parmi les éléments particuliers à Bruce, il cite le remplacement des tubes de calandre et des chaudières à vapeur, ce qui n'est pas prévu à Point Lepreau. Il note aussi que les réacteurs de Bruce sont plus gros que les CANDU 6, ce qui est typique des méga-centrales ontariennes dessinées par Hydro Ontario. En revanche, Point Lepreau et Gentilly-2 se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Elles ont la même technologie (CANDU 6), le même âge (24 ans) et la même puissance installée (675 mégawatts). Gentilly-2 a gagné deux ans de service puisqu'on l'a moins sollicitée dans ses premières années que sa cousine des Maritimes. Elle devrait ainsi profiter de l'expertise acquise sur les chantiers qui la précèdent." Je m'attends à des gains pour ce qui est des procédés", dit David Scott, d'EACL. La remise à neuf d'une centrale CANDU n'est pas un événement fréquent. Outre Bruce, on n'a que l'exemple du remplacement, en 1983, des tubes de force de la centrale ontarienne Pickering, usés prématurément. Deux décennies plus tard, une série de réacteurs CANDU - plus fiables - doivent être remis à neuf. Il s'agit d'une vraie manne pour la société d'État fédérale qui reçoit entre 10 et 50 % de la valeur des contrats de réfection. Ces travaux devraient se suivre en deux vagues, selon EACL. Outre Bruce, EACL doit refaire quatre centrales de type CANDU 6. EACL a fabriqué un ensemble d'outils spécialisés pour les deux premiers chantiers, soit Wolsong 1, en Corée du Sud, et Point Lepreau. Si tout va comme l'entend l'industrie, ces outils serviront respectivement aux remises à neuf de Gentilly-2 et d'Embalse, en Argentine. Dans les deux cas, les autorités n'ont pas encore pris leur décision quant à la remise à neuf."

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