Égypte: l'économie canadienne à l'abri... pour l'instant

Publié le 31/01/2011 à 16:38, mis à jour le 31/01/2011 à 17:23

Égypte: l'économie canadienne à l'abri... pour l'instant

Publié le 31/01/2011 à 16:38, mis à jour le 31/01/2011 à 17:23

Le ralentissement progressif du flot de circulation dans le Canal de Suez pourrait nuire au commerce international, dans son ensemble. Photo: Bloomberg.

Il ne faut jamais dire jamais. Mais pour l’instant, ce n’est qu’indirectement que le mouvement de contestation sans précédent qui a lieu depuis une semaine en Egypte risque d’heurter l’économie canadienne.

C’est du moins l’avis de trois économistes en chef, Carlos Leitao de la Banque Laurentienne, Benoît Durocher du Mouvement Desjardins, et Stéphane Marion de la Banque Nationale, à qui nous avons posé la question.

Quasi-unanimement, ces derniers estiment que l’impact de la situation tendue en Égypte se fera surtout sentir, à court terme, dans le prix des matières premières et de l’énergie, celui du pétrole au premier chef.

À l’échelle internationale, l’Égypte demeure un petit producteur de pétrole. Mais traversé par des nombreux oléoducs et le canal de Suez, tout mouvement géopolitique dans ce pays risque de nuire à l’approvisionnement mondial du pétrole, souligne Carlos Leitao, Stratège et économiste en chef de Valeurs mobilières Banque Laurentienne (VMBL).

Déjà, le prix du pétrole a franchi lundi la barre des 100 $US le baril à Londres, un niveau record qui n'avait pas été atteint depuis octobre 2008.

PLUS : Le pétrole franchit la barre des 100 $US à Londres

Les livraisons de pétrole devraient être les premières touchées. Mais si les troubles devaient se poursuivre, voire se répandre « par effet de contagion» à plusieurs autres pays de la région, c’est tout le commerce international qui pourrait s’en ressentir, soutient Stéphane Marion, économiste en chef et stratège à la Financière Banque nationale.

«Nous n’en sommes pas là, mais on ne peut jamais sous-estimer l’effet déstabilisateur potentiel d’une crise géopolitique dans cette région du monde, prévient M. Marion. Ce qui ne serait pas bon pour l’économie en général, ne serait pas bon pour le Canada non plus.»

Pour l’heure, outre l’Égypte, des tensions continuent de se faire sentir en Tunisie et au Yémen notamment. Une région avec laquelle le Canada entretient, somme toute, que peu d’échanges commerciaux.

Par exemple, selon Industrie Canada, seulement 0,18% (ou 639M$) du total de ses exportations se destinaient à l’Égypte en 2009. Et le Canada n’importe guère plus de ce pays : la même année, les Canadiens n’avaient importé que pour 114M$ de biens, soit l’équivalent de 0,03% du total de ses importations.

Une réalité qui fait dire à Benoît Durocher, économiste principal au Mouvement Desjardins, qu’outre les risques de flambée du prix du pétrole pour les consommateurs, le climat d’incertitude qui prévaut actuellement dans cette région du monde pourrait pousser la Banque du Canada à redoubler de prudence dans sa gestion de la politique monétaire canadienne.

Ce qui pourrait l’encourager à garder le huard à parité avec le dollar US et la conforter dans sa décision de garder son taux directeur inchangé. Desjardins ne s’attend pas à de nouvelles augmentations de taux avant juillet prochain.

 

 

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