Ce qu'il faut faire pour éviter d'être dépassé par les robots

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Novembre 2017

Ce qu'il faut faire pour éviter d'être dépassé par les robots

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Novembre 2017

Par Laura O'Laughlin

[Photo : 123RF]

À quoi ressemblera Montréal le jour de son 400e anniversaire? Les drones dansants remplaceront-ils les feux d'artifice? Les robots guideront-ils des navettes, saluant et servant au passage des touristes dans des dizaines de langues au-delà de notre traditionnel «bonjour - hi»? Plus important, le Montréal du futur sera-t-il, non seulement automatisé, mais aussi habitable, abordable et capable d'offrir de bons emplois à ses résidents humains?

Il n'y a rien de nouveau à un débat sur l'avenir du travail dans une société à caractère technologique. En 1933, John Maynard Keynes prédisait que le progrès technologique aboutirait à des semaines de travail de 15 heures en 2030. Aujourd'hui, les chercheurs d'Oxford, Carl Benedikt Frey et Michael Osborne, prédisent de façon alarmante que la moitié des emplois seront obsolètes dans un futur proche. D'un autre côté, David Autor, économiste au MIT, prédit un avenir un peu plus symbiotique où les machines accompagneront et amélioreront les travailleurs humains plutôt que de les remplacer.

D'ici 2042, nous aurons certainement une meilleure idée de ce que l'automatisation fera et ne fera pas pour nous. Néanmoins, comment assurer l'avenir de Montréal et du Québec? Quels travailleurs devraient s'inquiéter le plus ?

L'histoire est instructive. L'évolution de la composition des emplois au Québec montre que les professions dans le secteur des services ont, depuis longtemps, plus la cote que celles qui sont liées à la production de biens. Étant donné que ces dernières sont fortement soumises à l'informatisation et à l'automatisation, cette tendance - ainsi que l'accroissement de l'importance des emplois de services - devrait se poursuivre en 2042.

Compte tenu de cette tendance, quels emplois seront pourvus par des robots en 2042? Probablement ceux qui sont dévolus aux conducteurs, aux travailleurs à la chaîne, aux magasiniers et aux travailleurs de la vente au détail. Les données actuelles corroborent ce constat. Les professions qui enregistrent la plus forte baisse de la demande (moins de postes vacants) visent davantage les étalagistes, les caissiers, les machinistes, les conducteurs et les traducteurs.

Cet aperçu de la demande de main-d'oeuvre est aujourd'hui un indicateur intéressant qui suggère ainsi que de nombreux emplois seront, à l'avenir, offerts aux travailleurs humains. L'intelligence artificielle a donc un long chemin à parcourir.

Même les machines les plus intelligentes sur le marché, aujourd'hui, sont bonnes pour optimiser une tâche, mais ne parviennent pas à donner un rendement optimal à des tâches ou lorsqu'elles en combinent plusieurs. Les professions avec la plus forte augmentation de la demande le prouvent également, alors que des employeurs réclament des massothérapeutes, des ingénieurs en informatique, des concepteurs créatifs, des techniciens dentaires, des superviseurs de machines et des enseignants.

Le défi consiste alors, pour les gouvernements et les institutions, à utiliser, à promouvoir et à posséder les outils de manière à garantir un avenir durable et automatisé. En d'autres termes, d'ici 2042, il faut espérer que la technologie locale et le capital humain seront derrière les drones dansants et les solutions de transport autonomes, et que Montréal sera une ville où nous profiterons de l'automatisation et de l'intelligence artificielle, plutôt que d'être exploités et déplacés par ces technologies.

EXPERTE INVITÉE
Laura O’Laughlin est économiste principale au cabinet de consultation Groupe d’analyse. Elle est aussi fondatrice de l’Institut des générations, un organisme sans but lucratif qui s’intéresse à l’équité entre les générations.

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