Des Québécois aux commandes chez PwC


Édition du 20 Octobre 2018

Des Québécois aux commandes chez PwC


Édition du 20 Octobre 2018

Nicolas ­Marcoux est le premier québécois francophone à la tête de ­PwC du Canada en plus de 100 ans d’existence.

Les directions canadienne et québécoise de PwC sont occupées par deux Québécois francophones, une situation rare chez les géants canadiens des services professionnels. Quels plans ont-ils pour leur entreprise ? Les Affaires en a discuté avec eux.

«C'est une grande responsabilité, mais aussi un privilège de diriger PwC Canada, dit Nicolas Marcoux, devenu le 1er juillet dernier le premier québécois francophone à la tête de PwC Canada en plus de 100 ans d'existence. J'ai reçu beaucoup de messages d'appui des communautés d'affaires québécoises et montréalaises, même de la part de concurrents, et j'ai ressenti une forme de fierté collective.»

Le Canada pointe au sixième rang des plus grands territoires de PwC, actif dans environ 170 régions.

M. Marcoux y fait carrière depuis 1989. Il a notamment été associé directeur national, Conseils et transactions, directeur général du groupe Vente, acquisition et financement d'entreprises, et occupait jusqu'à sa nomination le poste d'associé directeur pour le Grand Montréal. En bon joueur d'équipe, il assure que le succès de PwC ne proviendra pas seulement de lui, mais d'une équipe de direction dont la composition accorde de plus en plus de place à la diversité d'âge, de parcours, de genre et d'origine ethnique et culturelle, une clé du succès, selon lui.

Créer des leaders

Toutefois, c'est d'abord et avant tout dans la capacité de répondre aux besoins des clients et d'entrer sur de nouveaux marchés que résidera la croissance de PwC au cours des prochaines années. Les attentes des clients sont assez claires. Ils veulent obtenir plus de valeur et plus d'interactions numériques, à moindre coût.

«Au coeur de notre vision stratégique se trouve la volonté de créer des leaders, explique M. Marcoux. Nous voulons transformer nos employés en leaders, mais aussi en créer chez nos clients. Nous souhaitons qu'ils deviennent des meneurs dans leur industrie.»

Le succès de cette vision stratégique repose en grande partie sur l'acquisition, la rétention et la formation des meilleurs talents. La firme annonçait récemment que tous ses employés recevraient une formation portant sur les plateformes d'analyse de données.

De nouveaux postes de direction ont aussi été créés. Alain Michaud occupe celui de chef de la culture d'entreprise chez PwC Canada, Chris Dulny, celui de chef de l'innovation au Canada (il siège au comité exécutif national) et Christine Pouliot, celui de leader de l'innovation pour le Québec.

Courtiser les entrepreneurs

Au Québec, justement, Nochane Rousseau remplace M. Marcoux au poste d'associé directeur du Grand Montréal. Depuis trois ans, le bureau montréalais est celui qui a connu la plus forte croissance chez PwC Canada. M. Rousseau travaille pour la firme depuis 20 ans et s'est distingué dans le secteur des ressources naturelles, entre autres dans celui des mines.

La firme souhaite augmenter ses parts de marché dans les sociétés privées du Québec, notamment la moyenne entreprise.

«PwC est trop souvent vue, à tort, comme une société tournée uniquement vers les très grandes entreprises inscrites en Bourse, déplore M. Rousseau. Nous sommes pourtant très présents auprès des entreprises privées et nous souhaitons l'être encore plus, puisqu'elles représentent une grande part du marché québécois.» Un secteur en croissance, en raison de la baisse du nombre d'entreprises canadiennes inscrites en Bourse.

Nochane Rousseau, associé directeur du Grand Montréal de PwC Canada, travaille pour la firme depuis 20 ans.

Pour séduire les entrepreneurs, PwC doit notamment sortir de Montréal afin de se rapprocher des communautés d'affaires régionales. Un mouvement amorcé sous la gouverne de M. Marcoux, notamment par l'acquisition, en août 2016, de Lehoux Boivin, à Brossard.

PwC souhaite aussi poursuivre l'essor de ses services-conseils dans la province, en recrutant de nouveaux talents diversifiés et en procédant à des acquisitions. Celle de Quotient Juricomptable, en novembre 2017, par exemple, faisait de PwC la plus grande force en matière de juricomptabilité au Québec.

Autre axe de développement important : se rapprocher des gens d'affaires des différentes communautés culturelles afin de profiter des occasions d'affaires qu'elles recèlent.

M. Rousseau souhaite voir le bureau de Montréal continuer de se démarquer par ses innovations et son ouverture aux nouveaux projets. L'Indice de santé de l'économie du Québec, dont la deuxième édition porte cette année sur la main-d'oeuvre, est un exemple d'initiative qui pourrait éventuellement être repris par les autres bureaux de PwC au pays. Le projet Alumni, quant à lui, vise à garder un lien avec les employés après leur départ de PwC vers d'autres emplois, où ils pourront devenir des clients ou des partenaires d'affaires. Il avait d'abord été testé au Québec, avant d'être étendu à d'autres bureaux canadiens, tout comme la démarche de gestion des médias sociaux de PwC Canada.

Des entreprises en transformation

La démarche de PwC est axée sur les enjeux d'affaires de ses clients plutôt que sur les produits. Or, des enjeux, les entreprises canadiennes et québécoises n'en manquent pas. La cybersécurité les préoccupe beaucoup, d'autant que les piratages de grandes entreprises telles des banques et des géants du commerce du détail montrent que personne n'est à l'abri.

Par ailleurs, le numérique ne présente pas que des risques, mais aussi des occasions. À condition de bien négocier ce virage. «Les PDG s'efforcent de déterminer comment adapter leurs modèles d'affaires aux nouvelles technologies, telles l'intelligence artificielle ou la chaîne de blocs (blockchain), indique M. Marcoux. Ces innovations affectent à la fois leurs processus internes et leurs relations avec leurs clients. Ils se tournent vers nous pour obtenir du conseil d'affaires sur ces sujets.»

À ce titre, M. Rousseau souligne l'urgence d'investir dans l'automatisation du secteur manufacturier québécois. «Ailleurs, notamment aux États-Unis ou en Allemagne, il se fait énormément d'investissements pour numériser l'entreprise manufacturière et y implanter les nouvelles technologies, comme l'intelligence artificielle. Pour rester concurrentiel, il faudra augmenter la cadence», souligne-t-il.

Les deux dirigeants se réjouissent de l'énorme chemin parcouru au cours des 10 dernières années au Québec. «Nos finances publiques sont en meilleure santé et le Québec a su réinventer son économie, notamment en se tournant vers les savoirs et l'innovation, devenant entre autres un centre important de la recherche sur l'intelligence artificielle, dit M. Marcoux. La bonne performance de PwC au Québec s'explique en partie grâce à l'essor économique de la province et nous comptons bien continuer d'y contribuer.»

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