Philanthropie: De grande sportive à entrepreneure sociale


Édition du 19 Juillet 2014

Philanthropie: De grande sportive à entrepreneure sociale


Édition du 19 Juillet 2014

Claudine Labelle (au centre, avec les lunettes) a fondé Filleactive, dont la mission est de réconcilier les filles et le sport.

Les jeunes filles canadiennes ne font pas assez de sport ? Qu'à cela ne tienne ! Claudine Labelle, fondatrice et directrice générale de Fillactive, tente de renverser la vapeur depuis 2007.

Élevée entre deux frères sportifs, Claudine Labelle a dû apprendre rapidement à prendre sa place, pour démontrer à son père qu'elle pouvait, elle aussi, être initiée aux sports (elle a tenu, à l'âge de 8 ans, à gravir avec eux le mont Sainte-Anne, équipée de son «vieux vélo Sears»). «Je pense que ça a été plus fort que moi de dire : je suis capable moi aussi ! C'était moins par intérêt pour le sport que pour pouvoir dire que j'étais capable de suivre, au même titre que mon grand frère», se souvient-elle en riant. Le sport en famille est alors une révélation pour celle qui deviendra une cycliste de haut niveau et qui orientera plus tard son projet d'affaires : motiver les jeunes à adopter l'activité physique.

L'objectif de Fillactive, la fondation qu'elle a mise sur pied en 2007: encourager les jeunes filles du Québec et de l'Ontario à prendre goût au sport. Le concept est simple : des intervenantes formées par l'organisme, toutes disciplines confondues (de la planche nautique [wakeboard] au hockey, en passant par le triathlon), offrent un programme d'entraînement de 8 à 10 semaines aux participantes de chaque école inscrite. La saison culmine par une course de 5 ou 10 kilomètres, et des nutritionnistes et des kinésiologues se joignent aux équipes qui encadrent les jeunes filles.

C'est durant ses années comme entraîneuse que Claudine Labelle se rend compte que les filles abandonnent massivement l'activité physique à l'aube de l'adolescence. Au début de la vingtaine, après qu'un accident de la route eut mis un frein à sa carrière sportive, elle échafaude son projet d'entrepreneuriat social et épluche plusieurs études. Ce qu'elle y lit achève de la convaincre qu'elle a trouvé sa cause. Les jeunes adolescentes seraient parmi les moins actives de toute la population canadienne. Pire, une étude de Kino-Québec lui apprend que 80 % des petites filles ne se sentent pas compétentes en sport, et ce, dès 6 ans ! «Plus je lisais, et plus je réalisais qu'il y avait un travail de plus à faire auprès des filles, qu'il y avait un besoin criant à cet effet», raconte la dirigeante de l'organisme.

Une entreprise dans l'air du temps

Claudine Labelle a eu l'intuition de lancer un projet en phase avec son époque, puisque la pratique de l'activité sportive est maintenant sur toutes les lèvres. «Je pense sincèrement que j'ai été chanceuse, parce que la cause me tenait à coeur, mais c'est arrivé à un moment où plusieurs volets de Fillactive sont devenus tendance. L'activité physique, le sport chez les filles et la course à pied sont devenus à la mode ! Je pense que, comme entrepreneure, on lance souvent un dé, on prend un risque et on espère que d'autres suivront le mouvement avec nous.»

Coup de chance ou bon flair, Fillactive fonctionne. Depuis 2007, près de 70 000 jeunes filles de 12 à 17 ans, venant de 90 écoles secondaires, se sont engagées dans l'aventure Fillactive. Dans les cinq prochaines années, l'organisme espère s'implanter dans toutes les provinces canadiennes. Fillactive puise ses revenus auprès de ses commanditaires principaux, soit Telus, Saputo, la Fondation Bon départ et Québec en forme, ainsi que de ses donateurs majeurs, soit Power Corporation, la Fondation McConnell et la Fondation Jeunesse-Vie.

Claudine Labelle était invitée à l'université d'été de Harvard, en 2013, pour participer au programme d'entrepreneuriat social HBS Strategic Perspectives in Nonprofit Management, qui réunissait des entrepreneurs et des dirigeants d'organismes sans but lucratif du monde entier. Elle a également reçu la Mention spéciale - Entrepreneur social, au Grand Prix de l'Entrepreneur d'Ernst & Young de 2013. Au cours des années précédentes, elle a été nommée Fellow d'Ashoka en 2010, un réseau d'entrepreneurs sociaux, et sélectionnée dans la liste 2012 des femmes les plus influentes par l'Association canadienne pour l'avancement des femmes et de l'activité physique.

Pour Claudine Labelle, la «petite fille timide et réservée» qui a découvert la débrouillardise, le contact avec les gens et un talent pour les ventes alors qu'elle devait financer elle-même ses activités sportives durant son adolescence, la roue a définitivement tourné !

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