Contrats publics: Tony Accurso a gardé l'asphalte pour lui

Publié le 01/08/2013 à 15:40, mis à jour le 01/08/2013 à 20:03

Contrats publics: Tony Accurso a gardé l'asphalte pour lui

Publié le 01/08/2013 à 15:40, mis à jour le 01/08/2013 à 20:03

L'usine d'asphalte de Simard-Beaudry Construction inc. à Montréal-Est. Crédit: Google Street View.

Malentendu majeur à l’hôtel de ville. Montréal est loin d’avoir fini de traiter avec Tony Accurso. Contrairement aux équipements de construction de Louisbourg SBC, ses usines d’asphalte et ses carrières n’ont pas été rachetées par le Groupe Hexagone en avril dernier. Ça laisse une manne potentielle de dizaines de millions de dollars à l’entrepreneur controversé, qui peut continuer de fabriquer des enrobés bitumineux pour les infrastructures publiques.

Son entreprise, Simard-Beaudry Construction inc., est responsable de la fabrication d’une grande quantité d’asphalte pour la municipalité, dans ses usines de Montréal-Est et Laval. Hexagone lui a d’ailleurs rétrocédé le contrat d’enrobés bitumineux pour sept arrondissements de 2,24 M$ dont elle avait hérité en rachetant les équipements de construction et les contrats de Louisbourg SBC.

La Ville de Montréal considérait au contraire que le contrat était désormais entre les mains du nouveau propriétaire des contrats de Louisbourg SBC. «C’est ce qu’on a découvert cette semaine : le Groupe Hexagone nous a demandé de céder le contrat à Simard-Beaudry. Première nouvelle!» raconte le maire par intérim Laurent Blanchard, en entrevue avec LesAffaires.com.

Pour faire boucher les nids-de-poule, le comité exécutif n’avait d’autre choix que d’autoriser mercredi la cession du contrat à Tony Accurso.

«Hexagone a acheté Louisbourg SBC, mais les usines d’asphalte ne faisaient pas partie de la transaction», rappelle Alexandre Bibeau, porte-parole d’Hexagone, détenue notamment par deux fils de Tony Accurso et le pdg Joël Gauthier. «On n’a pas eu le choix de leur écrire que les contrats d’asphalte ne nous concernent pas, que les usines ne nous appartiennent pas.»

La Ville de Montréal demande aussi au ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire d’obliger l’entreprise «à obtenir, dans les plus brefs délais et en cours d’exécution de contrat», une autorisation en vertu de la Loi sur l’intégrité en matière de contrats publics.

Simard-Beaudry doit donc fournir de l’asphalte à sept arrondissements jusqu’en avril 2014. Son propriétaire Tony Accurso, dont des entreprises se sont reconnues coupables de fraude fiscale, fait lui-même l’objet de centaines de chefs d’accusation, notamment pour corruption, fraude et fraude fiscale.

Le maire Laurent Blanchard dit être «pris dans un carcan légal», puisque rien ne permet à la Ville de bloquer la cession du contrat. Sa liste noire ne comprend que des entreprises reconnues coupables de malversations, ou dont un dirigeant a admis avoir commis des actes illégaux, ce qui n'est pas le cas de Tony Accurso, qui n'est toujours pas passé devant la Commission Charbonneau.

Constructions Louisbourg et Simard Beaudry se sont reconnues coupables d'avoir fraudé Revenu Canada, mais les délits fiscaux ne suffisent pas à bannir une entreprise.

Gros contrats en perspective

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