Communiquer, humaniser, rassembler

Publié le 02/03/2013 à 00:00, mis à jour le 16/04/2013 à 16:30

Communiquer, humaniser, rassembler

Publié le 02/03/2013 à 00:00, mis à jour le 16/04/2013 à 16:30

Depuis sa participation à l'émission Dans l'oeil du dragon, à Radio-Canada, Danièle Henkel est devenue un modèle et une source d'inspiration pour les entrepreneurs, surtout les femmes. Pour comprendre l'ascendant qu'exerce la dragonne, il fallait les voir se presser autour d'elle à la fin d'une conférence organisée le 18 février par les Événements Les Affaires, à la recherche d'un conseil ou d'un mot d'encouragement.

Aimable, accessible, elle a pris le temps d'écouter, une à une, toutes celles qui souhaitaient lui parler, mettant ainsi en pratique les conseils qu'elle venait de prodiguer à l'auditoire : un bon leader communique, humanise et rassemble.

La présidente des Entreprises Danièle Henkel avait été conviée à présenter sa vision de la gestion d'une entreprise intergénérationnelle et interculturelle dans la cadre de la série de conférences Femmes leaders. «La base est simple, il faut toujours se rappeler qu'on s'adresse à des êtres humains», a souligné celle qui a été présentée à l'auditoire par sa fille, Linda Mahieddine, vice-présidente de la PME familiale du domaine médico-esthétique.

Danièle Henkel a dressé un portrait des diverses générations, toutes représentées dans son entreprise de 26 employés. Il y a d'abord les baby-boomers, reconnus comme des bourreaux de travail, qui acceptent la hiérarchie et s'identifient à l'entreprise qui les emploie. Il y a les X, pour qui le travail est un outil d'épanouissement. «Ils refusent les descriptions de tâche et veulent participer aux décisions», a-t-elle décrit. Et il y a les Y, qui ont du mal à être ponctuel et qui préfèrent le coaching et le mentorat à l'autorité.

Elle caricaturait un peu, c'est vrai, mais c'était pour mieux transmettre son message : pour faire cohabiter différentes générations et différentes cultures dans une entreprise, ce qui compte, ce sont les valeurs humaines véhiculées par ses leaders. Et en matière de diversité, Danièle Henkel s'y connaît, elle qui est née au Maroc d'une mère juive et d'un père allemand, qui a été élevée en Algérie dans la religion catholique, dont le premier mari était musulman, et qui a immigré au Québec en 1990 où elle a connu le succès en affaires.

«Le respect est primordial. En tant quel leader, on doit donner l'exemple. Ce n'est pas ce que l'on dit qui importe le plus, c'est la façon dont on le dit.» D'ailleurs, pour elle, la gestion de la diversité est un faux problème. «Si on communique, on humanise et on rassemble ; des conflits, il n'y en a pas. Mon entreprise existe depuis 15 ans, et je ne me souviens pas d'un seul conflit du genre.»

Croire en soi-même

À une jeune entrepreneure qui lui a demandé un conseil de plus, lors de la période de questions, Danièle Henkel a répondu de faire preuve d'assurance.

«Ne doutez jamais. Si vous êtes entrepreneure, c'est parce que vous croyez en quelque chose, vous avez un rêve. Lorsqu'il y aura des obstacles, que vous aurez envie de baisser les bras, rappelez-vous pourquoi vous avez démarré votre entreprise. Si la flamme est encore là, retroussez vos manches et continuez. Si vous ne passez pas par la porte, vous passerez par la fenêtre, et si vous ne passez pas par la fenêtre, vous passerez par le trou de la serrure.»

De la persévérance et de l'audace, la dragonne en a à revendre. À ses débuts en affaires, elle visitait elle-même les salons d'esthétique pour faire connaître le gant exfoliant qu'elle avait conçu. Aujourd'hui, son entreprise distribue plusieurs gammes de produits, dont les appareils LPG utilisés notamment pour la stimulation cellulaire, les traitements anti-âge et de la cellulite ainsi que l'élimination des graisses.

À une autre entrepreneure qui voulait savoir comment faire progresser son entreprise, Danièle Henkel a conseillé de ne jamais s'asseoir sur ses lauriers.

Quant à elle, elle développe son entreprise sous le concept «le bien-être sous la peau et au-dessus de la peau». Un concept mieux compris depuis qu'elle a participé à l'émission Dans l'oeil du dragon. «Nous étions connus surtout pour notre gant Renaissance, mais nos produits et services sont utilisés tant en santé qu'en esthétisme, dit-elle en entrevue avec Les Affaires. Par exemple, l'un de nos appareils sert à traiter les cicatrices des grands brûlés.»

Sans donner de chiffre précis, la femme d'affaires indique que la visibilité que lui a apportée l'émission a fait bondir ses ventes d'environ 10 %. L'entreprise a notamment accentué sa présence dans d'autres domaines que l'esthétique. «Nos services en prévention intéressent des entreprises qui souhaitent améliorer le bien-être des employés», dit-elle.

L'émission vouée à la promotion de l'entrepreneuriat a aussi permis à Mme Henkel de percer le marché des conférences d'affaires. «J'en donnais déjà, mais dans l'esthétisme. Maintenant, je m'adresse aux gens d'affaires.»

LA DRAGONNE REPREND DU SERVICE

La femme d'affaires a fait une offre d'investissement à une demi-douzaine d'entreprises lors de la première saison de Dans l'oeil du dragon. Une seule s'est concrétisée, celle de DRC sous-vêtements qui fabrique des culottes d'incontinence à la fois jolies et lavables. «C'est une réelle innovation, et c'est dans mon domaine, la santé», souligne Danièle Henkel, ajoutant qu'une entente de distribution à l'échelle provinciale vient d'être signée avec Jean Coutu.

Elle a accompagné les deux entrepreneures, Raquel Tulk et Chanelle O'Shea, à la rencontre avec la chaîne de pharmacies. Son nom a-t-il ouvert la porte ? «Le produit est excellent, mais disons que je lui ai apporté de la crédibilité», dit la dragonne qui a permis à la jeune entreprise de s'installer dans ses bureaux de Pierrefonds. D'ailleurs, dans cette affaire, Danièle Henkel n'est pas une investisseuse passive. «Je coache les deux jeunes femmes, je les accompagne dans leur développement.»

Parmi les autres entreprises qui avaient accepté son offre lors de la première saison, certaines se sont elles-mêmes désistées, ayant obtenu la visibilité qu'elles recherchaient. D'autres avaient seulement besoin de conseils, et pas d'argent. Dans les autres cas, Danièle Henkel a reculé après la vérification diligente. «Entre le pitch de vente et la réalité, le portrait est parfois différent», explique celle qui reprendra son rôle de dragonne dès avril.

«Préparez toujours la prochaine étape et faites en sorte qu'elle soit de préférence complémentaire à ce que vous faites déjà. Il faut qu'il y ait une connexion entre les produits et les services d'une entreprise.» - Danièle Henkel

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