Commission Charbonneau: une autre firme exclue par l'AMF

Publié le 17/07/2013 à 06:42

Commission Charbonneau: une autre firme exclue par l'AMF

Publié le 17/07/2013 à 06:42

Une autre entreprise citée devant la Commission Charbonneau se voit bloquer les deniers publics par l’Autorité des marchés financiers (AMF).

La firme Les entreprises Bentech appartenant à Anthony Bentivegna a été ajoutée le 15 juillet à la liste des entreprises non admissibles à soumissionner pour les contrats publics des municipalités et du gouvernement du Québec, pendant cinq ans.

Le nom d’Anthony Bentivegna a été répété quelques fois devant la Commission Charbonneau. L’ex-entrepreneur de la firme Infrabec, Lino Zambito, avait d’abord affirmé qu’il était son principal interlocuteur chez Bentech construction, l’une des «10 ou 12» firmes membres du cartel des égouts à Montréal.

Le fonctionnaire de la Ville de Montréal, Gilles Surprenant, a ensuite raconté que M. Bentivegna ou son fils Aurelio de Bentech lui ont remis de l’argent comptant pour des contrats truqués. Les deux lui auraient remis plus de 55 000$, selon le témoignage de l'ex-ingénieur. Un autre fonctionnaire retraité, Luc Leclerc, a finalement indiqué qu’il avait bénéficié «d’avantages» d'Anthony, notamment des «sommes d’argent» et des «paniers de Noël».

Il est important de noter que les trois témoins ont parlé d’Anthony Bentivegna comme le propriétaire de la compagnie Bentech construction, une firme qu’il a fondée avec son fils Aurélio, et deux autres membres de sa famille, Léonardo et Pina. Anthony n’est toutefois plus actionnaire de cette compagnie.

Bentech construction et Les entreprises Bentech sont deux entités différentes qui siègent dans le même édifice au 2980 montée Saint-François à Laval, un bâtiment appartenant à la compagnie à numéro 9176-2237 Québec inc. Cette dernière est l’actionnaire majoritaire de la firme Bentech construction, appartient à trois compagnies à numéro qui sont respectivement détenues par Aurélio, Léonardo et Pina Bentivegna.

Par ailleurs, Les entreprises Bentech, qui se décrit comme une entreprise de «travaux d’excavation et de nivellement» et d’«autres travaux de génie», ne possède cependant pas sa licence de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ). Seul Bentech construction la possède.

Du côté de Bentech construction, la réceptionniste a affirmé à Métro qu’ils sont toujours en attente de l’AMF pour leur certificat d’autorisation. Ils se disent persuadés de l’obtenir. Elle a d’ailleurs indiqué qu’elle ignorait les liens entre les deux entreprises et qu’elle n’avait aucun moyen de joindre Anthony Bentivegna, bien que son courriel soit sur le site web de la compagnie.

Aurélio et Anthony Bentivegna n’ont pas répondu à la demande d’entrevue de Métro.

Condamné par la Commission Charbonneau

Des allégations, même entendues devant la Commission Charbonneau, n'entraînent pas nécessairement des sanctions. La compagnie Pavage Chenail a fait l’objet d’allégations concernant sa participation dans un cartel de l’asphalte sur la Rive-Sud. L’entreprise a cependant obtenu son certificat.

«[À la Commission Charbonneau], beaucoup de témoins s’expriment et parfois se contredisent. Dans ce cas, l’UPAC n’a découvert aucun élément et elle a fait preuve de sa probité», a indiqué Sylvain Théberge, le directeur des relations médias à l’AMF.

D’ailleurs, les entreprises Groupe Hexagone (anciennement Louisbourg construction), BPR, Genivar, SNC-Lavalin sont toujours en attente de réponse de l’AMF.

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