Christine Lagarde dans l'eau chaude

Publié le 05/08/2011 à 12:00, mis à jour le 05/08/2011 à 16:20

Christine Lagarde dans l'eau chaude

Publié le 05/08/2011 à 12:00, mis à jour le 05/08/2011 à 16:20

Le FMI porte-t-il malheur? Christine Largarde est actuellement sur la sellette puisque la Cour de justice de la République (CJR) française a décidé d'ouvrir une enquête sur elle dans une affaire d'abus d'autorité.

L'enquête concernerait un arbitrage qui s'était conclu en la faveur de Bernard Tapie en 2008, alors que Christine Lagarde était ministre de l'Économie. Le parquet général a aussi annoncé que l'enquête toucherait la « complicité de faux » et le « détournement de biens publics », selon Europe 1.

Cette histoire remonte aux années 1990, Bernard Tapie, fraîchement devenu ministre, avait mise en place à la hâte le processus de vente d'Adidas par le Crédit Lyonnais. Bernard Tapie avait alors fixé un prix minimum de vente pour Adidas, qui était alors l'actif le plus important du groupe Tapie.

Adidas sera vendue en partie à un groupe d'investisseurs mené par Robert Louis-Dreyfus. Quelques années plus tard, ce dernier va prendre le contrôle d'Adidas en rachetant l'ensemble des parts pour 701 millions d'euros. Cette somme représente près de deux fois le prix de vente initial qu'avait reçu Bernard Tapie.

Témoin de cette vente, l'homme d'affaires français est au même moment en faillite. Il se penche alors de nouveau sur les conditions de la transaction d'Adidas et se rend compte que le Crédit Lyonnais a reçu 2,6 milliards de francs grâce à cette opération.

S'enclenche ensuite une poursuite judiciaire durant laquelle Bernard Tapie réclame 229 millions d'euros au Crédit Lyonnais ainsi qu'au Consortium de réalisation (CDR), une structure qui avait été créée par le gouvernement français en 1995 pour liquider le passif du Crédit Lyonnais.

Bernard Tapie obtiendra gain de cause en 2008 et le CDR sera condamné à lui verser 285 millions d'euros. Alors ministre, Christine Lagarde n'a pas décidé de contester la victoire de Bernard Tapie et a accepté que l'État verse la pénalité demandée par les tribunaux. C'est exactement ce qu'on lui reproche maintenant : ne pas avoir eu recours à la cour d'appel de Paris pour régler ce différent.

« Les élus de gauche considèrent qu'il s'agissait d'un choix stratégique, une faveur politique visant à donner l'avantage à l'ancien d'homme d'affaires, qui avait fait campagne en faveur de Nicolas Sarkozy en 2007 », explique Samira Hamiche, journaliste chez Europe 1.

Selon Les Échos, le chef d'accusation de « complicité de faux » aurait été retenu parce que l'arbitrage avait été modifié à une étape de la procédure. Ce détail constituerait « une anomalie de nature à constituer un faux », selon une source judiciaire citée par l'AFP.

Christine Lagarde peut toutefois dormir tranquille pour l'instant. En effet, l'enquête pourrait durer plusieurs années. De plus, après cette enquête pénale, la commission d'instruction de la CJR pourra décider de tenir, ou non, un procès. Fait intéressant, la CRJ est une juridiction spéciale pour les ministres. Selon des médias français, la CRJ a été critiquée dans le passé pour ses délais et son fonctionnement.

De son côté, le FMI réitère sa confiance en Christine Largarde en soutenant, par voie de communiqué, « avoir étudié le dossier avant de nommer Christine Lagarde à la tête du FMI le mois dernier » et « qu'il ne serait pas opportun de faire des commentaires sur une affaire en cours devant la justice française ».

Avec Europe 1, Ouest France, Les Échos et l'AFP

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