Bien plus qu'une mode

Publié le 15/10/2005 à 14:04

Bien plus qu'une mode

Publié le 15/10/2005 à 14:04

Par lesaffaires.com
Toiture verte ou blanche, urinoirs sans eau ou toilettes à double chasse, rétention d'eau de pluie, murs solaires, détecteurs de mouvement: les bâtiments verts du Québec rivalisent d'ingéniosité. La beauté de la chose ? Des objectifs environnementaux atteints sans défoncer les budgets. Pour s'en convaincre, LES AFFAIRES ont fait le tour des propriétaires verts. Pavillons Lassonde de Polytechnique L'École Polytechnique a inauguré au début octobre les pavillons Claudette-MacKay-Lassonde et Pierre-Lassonde. Pour 105 M$, l'École s'est dotée d'un bâtiment écologique de 32 700 m2 (352 000 pi2), lequel décrochera sous peu son attestation LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) de classe Performance or, un fait d'armes dans le milieu immobilier québécois. LEED est un outil d'évaluation de la performance environnementale d'un bâtiment. "L'agrandissement permet de rassembler toutes nos installations sur un même site, en plus de renouveler la bibliothèque. Les nouveaux pavillons dynamisent notre institution", dit Robert L. Papineau, directeur général de Polytechnique. Ces immeubles verts consomment 92 % moins d'eau potable qu'un bâtiment traditionnel de taille comparable. L'eau de pluie est récupérée pour alimenter les toilettes, par exemple. Celles-ci sont munies d'une double chasse d'eau en fonction des besoins. Du côté de l'efficacité énergétique, les pavillons Lassonde excèdent de 60 % les exigences de la norme du Code modèle national de l'énergie pour les nouveaux bâtiments."Seulement 30 % des bâtiments récents respectent les critères fixés par le Code modèle", dit Michel Rose, directeur du Service des grands projets de construction de l'École. Dans ce contexte, le rendement des pavillons Lassonde est très performant, croit l'ingénieur. Entre autres attributs, les pavillons possèdent une toiture mi-blanche, mi-verte, moins chaude qu'une toiture noire, ce qui diminue les besoins de climatisation. Autre astuce : des détecteurs de mouvement ont été installés dans les couloirs et les locaux situés le long des fenêtres. Dans les locaux vides, l'éclairage et la climatisation sont ajustés à la baisse. Efficaces, les pavillons Lassonde ? Sans aucun doute. Mais à quel prix ?"Nous avons livré un bâtiment vert sans avoir le budget pour un bâtiment vert", soutient M. Rose. Le 4100, Molson N'existant que sur papier pour l'instant, le 4100, Molson, dans le Technopôle Angus, dans l'est de Montréal, sera le premier bâtiment multilocatif LEED au Québec, annonce Christian Yaccarini, pdg du Technopôle Angus (SDA). Les autres bâtiments qui seront incessamment certifiés LEED, les pavillons Lassonde et le 740, Bel-Air, dans le quartier Saint-Henri, à Montréal, qui logera des fonctionnaires du gouvernement fédéral, n'ont qu'un seul locataire. Beau défi en perspective pour Angus, qui devait construire l'immeuble de 4 900 m2 (53 000 pi2) à un coût concurrentiel,"sinon je ne serais pas capable de le louer", dit M. Yaccarini. Mission accomplie au moment où ses propriétaires, Angus et Fondaction CSN, s'apprêtent à lancer les travaux du projet de 8 M$. Architecte du projet, Guy Favreau, du cabinet AEdifica, est particulièrement fier de son mur solaire. Le côté sud comporte une deuxième paroi, faite de polycarbonate. Cette paroi translucide viendra préchauffer l'air en hiver, qui sera ensuite capté au haut de la façade par des prises d'air. Ce système permettra de récupérer de l'énergie équivalant à 15 % du coût de chauffage de l'immeuble, soutient M. Favreau. Autre trouvaille : M. Favreau et son équipe ont préféré le panneau préfabriqué d'acier à la brique comme revêtement extérieur. La solution retenue est peu coûteuse, facile à poser, étanche et très efficace sur le plan énergétique."Avec un fini de peinture approprié, nous allons en faire une matière noble", assure Guy Favreau. En outre, l'assemblage des panneaux ne génère que très peu de déchets de construction, satisfaisant ainsi à un autre critère LEED. Le seul hic à la réalisation de la façade, c'est la réglementation. L'arrondissement Rosemont-Petite-Patrie vient d'adopter un règlement stipulant que les nouvelles constructions doivent être en brique sur au moins 80 % de leurs façades extérieures. Qu'à cela ne tienne, Technopôle Angus demandera une dérogation au règlement pour aller de l'avant avec son édifice écologique."

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