Avant, pendant et après les vacances

Publié le 10/07/2008 à 00:00

Avant, pendant et après les vacances

Publié le 10/07/2008 à 00:00

AVANT

Dire que, dans une semaine, j'aurai les orteils plantés dans le sable ! Je ne me fais pas à l'idée... Pourquoi ça m'angoisse au lieu de me réjouir ?

Être en vacances, c'est un état psychologique. Vous devez vous y préparer. " Décrétez que vous êtes en vacances, recommande Line Beaulieu, conseillère en développement des organisations et des personnes au Groupe Conseil CFC. Annoncez vos vacances concrètement. " Il s'agit de programmer un message d'absence dans vos boîtes vocale et de courriels. " Vous pouvez aussi aviser vos collègues en leur indiquant, par exemple : mes dossiers sont accessibles sur mon bureau, dit Mme Beaulieu. En l'annonçant, vous vous mettez dans l'état d'esprit des vacances. "

Cela dit, certains moments conviennent mieux que d'autres pour partir le coeur léger. La période des fins d'exercice financier, par exemple, n'est pas le meilleur choix pour les comptables. " Si vous êtes trop stressé pour partir, peut-être que ce n'est pas le bon moment ", dit Julie Carignan, psychologue organisationnelle à la Société Pierre Boucher.

Les tâches continuent de s'accumuler sur mon bureau. Comment venir à bout de cette monstrueuse pile de dossiers avant de partir ?

" Classez vos dossiers en ordre de priorité ", dit Line Beaulieu. Demandez-vous lequel vous apportera les pires ennuis si vous ne le réglez pas et mettez-le sur le dessus de la pile.
Pour les autres, votre patron peut sûrement comprendre. " Tout n'est pas aussi urgent, dit Julie Carignan. En négociant les délais, vous arriverez sans doute à remettre à plus tard une bonne partie de vos tâches. "

Pour les dossiers récalcitrants, qui demeurent urgents malgré vos efforts pour les reporter, n'hésitez pas à faire du temps supplémentaire, quitte à faire des nuits blanches pour être capable de partir l'esprit libre. " C'est plus sain ", assure Mme Carignan.

Comment m'assurer que tout ira bien en mon absence ?

Contrairement à ce que vous pouvez penser, vous n'êtes pas indispensable. " Le monde continuera à tourner sans vous, à moins qu'il y ait des morts ou des blessés ! " dit Claire Landry, psychologue industrielle chez André Filion et Associés. Surtout si vous avez bien planifié votre absence. " Dans les grandes organisations, les vacances peuvent être planifiées trois, quatre mois à l'avance ! dit Line Beaulieu. Il n'y a donc pas de raisons de se retrouver désemparé quelques jours avant de partir. "

Pour vous aider à décrocher, rien de mieux que de désigner une personne de confiance qui héritera des dossiers atterrissant sur votre bureau malgré vos messages d'absence prolongée. " Mieux vaut prendre des vacances à un moment où vous pouvez déléguer facilement ", dit Julie Carignan.

Pour aider le brave collègue qui prendra le relais pendant que vous vous chauffez au soleil ou que vous taquinez la truite mouchetée, donnez-lui des instructions précises. Ça l'aidera à rester zen... et vous aussi ! " Quand les directives sont claires, ça permet de partir l'esprit tranquille ", dit Claire Landry.

PENDANT

Après quatre jours sur la plage, pourquoi suis-je toujours aussi exténué ?

Soyez patient : c'est normal. " Ça dépend des individus, mais généralement, on recommande aux gens de prendre trois semaines de vacances d'affilée, dit Julie Carignan, psychologue organisationnelle à la Société Pierre Boucher. La première sert à évacuer la fatigue physique; la deuxième, à éliminer la fatigue mentale; c'est seulement pendant la troisième semaine qu'on commence vraiment à se ressourcer. "

Pourquoi ai-je apporté ma laisse électronique ?

Cachez ce BlackBerry que vous ne sauriez voir. Cet outil de travail n'a rien à faire avec vous sur la plage ou dans ce charmant petit hôtel parisien. En vacances, ces appareils sont de véritables fléaux. Line Beaulieu, conseillère en développement des organisations et des personnes au Groupe Conseil CFC, en perd son latin : " Je ne sais pas comment convaincre les gens de décrocher du BlackBerry ! Pourtant, tant qu'on est accroché à un tel outil, on reste un employé. " Julie Carignan acquiesce, mais elle souligne que, pour certaines personnes, laisser le BlackBerry au bureau peut être plus stressant que de l'apporter...

À ceux qui croient ne pas pouvoir s'en passer, Claire Landry, psychologue industrielle chez André Filion et Associés, prescrit un sevrage progressif : " Si on est accro au BlackBerry, on peut commencer par l'éteindre pendant deux heures. " Quand vous constaterez que votre entreprise n'a pas fait faillite pendant ce silence radio, peut-être aurez-vous le courage de l'éteindre quelques heures de plus, voire - ô sacrilège - toute la journée !

Pourquoi est-ce que je pense encore autant au travail ?

Est-ce que c'est vraiment ce que vous comptiez faire sous les palmiers : penser au travail ? Posez-vous la question. Demandez-vous pourquoi vous avez du mal à oublier le bureau ou l'usine. N'êtes-vous qu'un employé ? Qu'un patron d'entreprise ?

Cela dit, peut-être n'avez-vous pas choisi la bonne destination. Line Beaulieu recommande de choisir des destinations exotiques, susceptibles de vous faire découvrir les beautés du monde. " Si je suis en état d'émerveillement en voyage, je ne pense pas au travail ", dit-elle.
Si vous êtes mentalement épuisé, Mme Carignan conseille de choisir un endroit aussi paisible que possible. " Ne faites pas exprès de vous plonger dans le bruit, les horaires serrés, les voyages organisés ", dit-elle.

À ceux qui font un travail intellectuel, Mme Beaulieu recommande aussi de ralentir un peu la cadence des neurones et, surtout, de se changer les idées. " Au lieu de passer vos vacances à lire des livres de management, prenez plutôt un roman, un bon polar ", dit-elle. Elle vante aussi les vertus d'un sport bien connu des gens d'affaires : " Jouer au golf, ça demande de la concentration, dit-elle. Pendant ce temps-là, on ne peut pas penser au travail ! "

À condition, bien sûr, de ne pas en profiter pour négocier un contrat avec un client à l'étranger.

APRÈS

Trois semaines à bourlinguer en Europe, c'était passionnant, mais j'ai l'impression d'avoir oublié un détail : me reposer...

" Il faut savoir qu'on peut être fatigué au retour des vacances ", dit Claire Landry, psychologue industrielle chez André Filion et Associés. Non seulement le voyage peut avoir été éprouvant, mais en plus, il faut reprendre le rythme habituel. " On doit réintégrer la routine : se lever tôt, s'occuper des tâches ménagères en plus de travailler... " Retrouver la cadence, au travail comme à la maison, peut être exigeant. Mais ne vous en faites pas, vous y parviendrez. (En fait, vous n'avez pas le choix.)

L'avion s'est posé hier et j'ai l'impression de ne pas avoir pu respirer depuis. Trois réunions la première journée, une boîte vocale pleine, en plus de tout le travail accumulé pendant mon absence... Je les paie cher, mes vacances !

" Il faut essayer de ne pas avoir de réunions importantes ou de résultats à livrer dans les premiers jours du retour au travail, pour pouvoir rester au-dessus de la mêlée ", dit Mme Landry.

Tentez de dégager du temps pour trier votre courrier, vos courriels, vos messages téléphoniques et pour faire la tournée des collègues qui travaillent sur les mêmes dossiers que vous. " Sinon, vous risquez de perdre en trois jours tout le repos que vous avez gagné en trois semaines ", dit Julie Carignan, psychologue organisationnelle à la Société Pierre Boucher.

Si toutefois des rencontres impératives ou des tâches urgentes vous attendent à votre retour de vacances, " ça peut être sain d'arriver un peu en avance au travail " pour rattraper le travail et la correspondance accumulés, dit Mme Carignan.

Trois cents courriels à lire, sans compter le pourriel que je dois trier... À l'aide !

" Les cadres et chefs d'entreprise ont des adjoints, des secrétaires, dit Line Beaulieu, conseillère en développement des organisations et des personnes au Groupe Conseil CFC. Il faut savoir utiliser les gens qui vous entourent. "

Pendant votre absence, le personnel administratif peut facilement filtrer les courriels et les appels, et éviter de vous fixer des rendez-vous trop serrés dès votre retour. " De cette façon-là, vous vous déchargez d'une partie de la responsabilité d'épurer la paperasse et de fixer les priorités ", dit Mme Beaulieu.

Pour ce qui est des grands dossiers (contrats en négociation, échéances à respecter...), ils ne devraient pas avoir souffert de votre absence si vous avez su confier vos responsabilités à une personne de confiance le temps de vos vacances. " Si vous avez appliqué les principes de la bonne délégation, votre retour devrait bien se passer ", assure Julie Carignan.

Et si, comme bien des gens, vous n'avez pas la chance d'avoir du personnel de soutien, eh ! bien, prenez une grande respiration et relever vos messages et vote correspondance en essayant de conserver cette merveilleuse attitude zen que vous avez développée durant vos vacances... bel et bien terminées.

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