50 M$ pour redonner vie aux sites contaminés

Publié le 28/06/2007 à 12:51

50 M$ pour redonner vie aux sites contaminés

Publié le 28/06/2007 à 12:51

Par lesaffaires.com
Après une pause de deux ans, Québec a décidé de ressusciter son programme de subventions pour la réhabilitation des terrains contaminés. Le mois dernier, la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP), Line Beauchamp, a annoncé la création du programme ClimatSol, doté d'une bourse de 50 M$ sur trois ans. L'ancien programme, Révi-Sols, a permis la réhabilitation de 218 terrains entre 1998 et 2005, grâce à une enveloppe de 109 M$. Premier du genre au Canada, le programme québécois a permis aux municipalités de payer la note, parfois très salée, de la décontamination de terrains laissés en friche. Si la plupart des projets ont eu lieu à Montréal et à Québec, bien d'autres villes de la province en ont également bénéficié. Au total, pas moins de trois millions de mètres carrés de terrains ont été réutilisés, permettant de limiter d'autant l'étalement urbain. En anglais, ces sites sont communément appelés des brownfields, ce qui connote leur pollution, en opposition aux sites vierges, appelés greenfields. Des centaines de sites en attente d'être décontaminés Selon les données non exhaustives de Québec, il reste encore des centaines de sites à décontaminer. C'est pourquoi l'industrie immobilière demandait à Québec de reconduire le programme avec de nouvelles sommes d'argent. Raymond Bouchard, président de l'Institut de développement urbain du Québec, déplore le fait que des terrains situés à proximité du centre-ville soient laissés en friche malgré leur potentiel. " Quand la décontamination d'un site coûte trop cher, les promoteurs abandonnent tout simplement le projet", dit cet ancien gestionnaire immobilier. Dans certains cas, le sol est contaminé jusqu'à la nappe phréatique, ce qui implique le transport de la matière vers un centre de traitement spécialisé, dit-il. Lorsque la terre est contaminée sous un bâtiment, la complexité du travail est décuplée... de même que les coûts. Ces projets complexes ne sont toutefois pas trop fréquents, dit Michel Beaulieu, conseiller scientifique au MDDEP. Bien que certains projets n'auraient jamais pu être réalisés sans l'apport financier de Révi-Sols, les coûts de décontamination peuvent aussi être modestes, précise M. Beaulieu." Dans certains cas, les frais oscillaient entre 2 et 5 % du coût total de construction d'un site. Certains promoteurs auraient pu réaliser leur projet de façon rentable sans recourir à l'aide du gouvernement", soutient-il. Bien sûr, la rentabilité de la mise en valeur d'un site contaminé dépend de plusieurs facteurs, dont l'emplacement. Un terrain situé au coeur d'un quartier densément peuplé obtiendra une plus-value supérieure, souligne M. Beaulieu. Le nouveau programme pourrait exiger que les bâtiments répondent à certaines normes de construction durables, mais il est trop tôt pour le confirmer. M. Beaulieu confie que ce volet" vert" reste à être précisé. Autre source de financement Notons qu'une nouvelle source de financement est apparue depuis peu. Géré par la Fondation canadienne des municipalités, le Fonds municipal vert dispose de 150 M$ depuis 2005 pour la décontamination de terrains. L'année dernière, 18 M$ ont été versés à diverses municipalités et quelque 20 M$ sont prévus pour 2007-2008. Ces fonds doivent servir à la réhabilitation de sites partout au pays. Il s'agit donc d'une maigre consolation pour les villes québécoises. En plus de causer la pollution du sol et de l'eau, les terrains contaminés peuvent représenter de vrais paniers de crabes. L'un des pires problèmes est la responsabilité légale du nouveau propriétaire. Les terrains abandonnés par des sociétés dissoutes sont souvent liés à des cotisations d'impôts en souffrance et peuvent créer des ennuis juridiques. Plusieurs municipalités hésitent donc à reprendre les titres de propriété de terrains contaminés, dit Angus Ross, président du Canadian Brownfields Network. Les terrains orphelins sont donc souvent remis au Curateur public. Le Québec a pris une avance dans ce domaine par rapport aux autres provinces, mais voilà que l'Ontario, le Nouveau-Brunswick et la Colombie- Britannique songent à s'attaquer au problème."

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