2009 : une dure année pour les relations de travail

Publié le 29/12/2009 à 14:18

2009 : une dure année pour les relations de travail

Publié le 29/12/2009 à 14:18

Par La Presse Canadienne

La situation économique a forcé employeurs et employés à faire de nombreux compromis comme chez Bombardier. Photo : Bloomberg

Au Québec en 2009, un plus grand nombre de travailleurs ont été touchés par un conflit de travail qu'au cours des trois années précédentes.

Et le nombre de jours de travail perdus à cause de grèves ou lock-out pourrait bien être plus élevé en 2009 aussi, que durant ces dernières années.

Ainsi, durant les neuf premiers mois de 2009 seulement, 10 579 travailleurs avaient été touchés par un conflit de travail comparativement à 5 370 durant toute l'année 2006, 8365 travailleurs en 2007 et 8553 en 2008.

Quant au nombre de jours de travail perdus, il atteignait 256 012 à la fin du mois de septembre 2009. En 2006, 145 242 jours de travail avaient été perdus durant toute l'année, 187 236 en 2007 et 285 848 en 2008.

Au ministère québécois du Travail, on souligne que trois conflits représentaient à eux seuls 40 pour cent des jours de travail perdus, soit ceux de l'Université du Québec à Montréal, du Journal de Montréal et de Prysmian Canada, une compagnie de câbles à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Le Québec est toutefois loin des années les plus difficiles en termes de jours de travail perdus.

En 2005 par exemple, 1 450 950 jours de travail avaient été perdus, essentiellement à cause d'une grève dans le secteur public. En 2002 également, 1 009 517 jours avaient été perdus, à cause de conflits chez Vidéotron, Radio-Canada et Secur, précise-t-on au ministère du Travail.

Le secteur du commerce de détail a été touché par plusieurs conflits de travail, soit 19 des 52 conflits ayant eu cours durant les neuf premiers mois de 2009 pour l'ensemble des secteurs d'activité.

Une douzaine de supermarchés Maxi, notamment, ont été frappés par une grève, un conflit qui est depuis réglé.

Le lock-out au Journal de Montréal, décrété en janvier, s'est poursuivi tout au long de l'année.

Le 8 avril, les employés syndiqués du magasin Wal-Mart de Saint-Hyacinthe ont obtenu une première convention collective. Il s'agit du seul magasin Wal-Mart où les employés sont syndiqués et qui est encore ouvert.

En novembre, la Cour suprême du Canada a eu à se prononcer sur le contexte de la fermeture du Wal-Mart de Jonquière en 2005, le premier en Amérique du Nord à être syndiqué, mais qui n'a jamais eu de première convention collective. Le plus haut tribunal du pays a d'ailleurs confirmé le droit de la multinationale de fermer son établissement et de licencier ainsi 190 employés.

Construction

L'année 2009 a aussi été marquée par un scrutin syndical dans l'industrie de la construction, un vote d'allégeance qui ne survient qu'une fois aux trois ans.

Comme la FTQ-Construction avait fait l'objet d'une mauvaise presse, bien des observateurs s'attendaient à un départ généralisé de ses membres. Or, ce n'est pas ce qui s'est produit. Lors du vote de juin, la FTQ-Construction n'a perdu que quelques plumes, soit un pour cent de ses membres, passant ainsi d'un taux de représentation de 43,9 à 42,9 pour cent des ouvriers.

La future convention collective de l'industrie de la construction sera toutefois négociée, en 2010, par une coalition constituée des quatre autres organisations syndicales, soit le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction, la CSD-Construction, la CSN-Construction et le Syndicat québécois de la construction.

Mobilité

L'importante entente entre la France et le Québec sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles a commencé à prendre sérieusement forme en 2009. Le but est de répondre aux besoins de main-d'oeuvre dans les deux pays en abolissant certains obstacles à la mobilité des travailleurs.

En novembre, le premier ministre du Québec Jean Charest s'est rendu en France, où il a assisté à la signature de quatre nouveaux arrangements, touchant les médecins, les pharmaciens, les dentistes et les sages-femmes.

Des arrangements touchant d'autres professions et métiers, en France et au Québec, seront conclus en 2010.

Secteur public

De même, les négociations des secteurs public et parapublic se poursuivront cet hiver. Les deux parties ont exprimé leur volonté d'en arriver à une entente avant l'échéance des présentes conventions collectives, le 31 mars prochain.

Le front commun syndical revendique des augmentations de 3,75 pour cent par année pendant trois ans, alors que le gouvernement offre des augmentations de 7 pour cent sur cinq ans.

Concessions

La situation économique est demeurée incertaine dans bien des secteurs d'activité, menaçant plusieurs emplois dans les médias, la forêt et l'industrie manufacturière.

Ainsi, des syndiqués ont accepté de rogner leurs conditions de travail, à cause de difficultés propres à leur industrie. Il en est de même au quotidien La Presse, par exemple, à l'usine Papiers Fraser à Thurso et à l'Aluminerie ABI à Bécancour.

Chez Bombardier aéronautique à Mirabel, ce sont même les syndiqués qui ont pris l'initiative de réduire leur semaine de travail, dans le but de sauver 111 emplois. A l'origine, 715 mises à pied avaient été annoncées.

Des demandes de concessions dans les conditions de travail ont aussi été formulées par l'employeur chez Corus et Gesca, dans le domaine des médias.

 

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