Marché du carbone: la Californie salue le Québec

Publié le 15/12/2011 à 18:08, mis à jour le 16/12/2011 à 11:48

Marché du carbone: la Californie salue le Québec

Publié le 15/12/2011 à 18:08, mis à jour le 16/12/2011 à 11:48

L'État de la Californie félicite le Québec pour la mise en place d'un système de plafonnement et d'échange de crédits d'émissions de gaz à effet de serre, annoncé le 15 décembre.

«C'est un excellent exemple d'une province ou État qui décide d'aller de l'avant malgré l'inaction à l'échelle nationale, déclare la présidente du Air Resources Board de l'agence de protection de l'environnement de l'État. La Californie a hâte de travailler avec le Québec pour combattre le problème des changements climatiques, qui va en s'accroissant.»

Lire aussi: http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/environnement/un-marche-du-carbone-pour-le-quebec/538954

L'État américain le plus peuplé est la seule juridiction membre, avec le Québec, du Western Climate Initiative, à avoir déjà adopté un cadre réglementaire pour mettre en œuvre un tel système de plafonnement et d'échanges de crédits d'émissions.

Industriels: réactions partagées

L'Association de l'aluminium du Canada est heureuse de voir Québec mettre en place un marché du carbone dans la province et, à terme, avec la Californie et les autres provinces membres de la Western Climate Initiative. Mais d'autres représentants des entreprises se montrent très sceptiques.

«La mise en place d’un système de plafonnement et d’échanges [...] est certainement un pas significatif vers la réduction des GES au Québec et sur le continent», mentionne le pdg Jean Simard.

Il insiste cependant sur l'importance pour les grandes industries du Québec de voir leurs efforts historiques de réduction d'émissions reconnus par le gouvernement. Le ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Pierre Arcand, a expliqué que les cibles imposées en 2013 aux quelque 75 grands émetteurs industriels de la province en tiendraient compte. Entre 1990 et 2009, les alumineries québécoises ont diminué leurs émissions de 21 %.

L'Institut canadien des produits pétroliers ne l'entend pas du tout sur ce ton. «À quoi Québec pense, d'aller se mettre devant la parade, alors que nous sommes déjà en tête de peloton?» demande Carol Montreuil, vice-président pour l'Est du Canada.

Il questionne la pertinence de la participation du Québec à la Western Climate Initiative. «D'autres partenaires se retirent de l'entente», dit-il. En plus de la Californie, six autres États américains s'étaient joints également au regroupement, mais ils s'en sont retirés, incapables de faire approuver leurs cibles par leurs législatures respectives. «L'Ontario, quant à elle, prend du retard qui pourra atteindre un an, deux ans...»

Quand aux crédits d'émissions que devront acheter les distributeurs de carburants à compter de 2015, il assure que leur coût sera refilé directement au consommateur.

Aux Manufacturiers et exportateurs du Québec, le président se montre aussi sceptique. Le gouvernement fait selon lui preuve de «précipitation». «[…] le Québec fait cavalier seul au Canada et […] seule la Californie s'est éventuellement engagée à mettre en place un système similaire. Il y a donc un risque de miner la compétitivité de nos entreprises dans un contexte où la croissance économique sera faible au cours des prochaines années», juge Simon Prévost.

De son côté, le Conseil du patronat se monte plus nuancé. «Les employeurs du Québec sont favorables au principe d’un marché virtuel du carbone, un système qui a déjà été mis en place en Europe et qui peut faciliter la réduction des émissions de gaz à effet de serre en fixant des règles claires pour l’ensemble des secteurs industriels selon le modèle pollueur-payeur, à condition de tenir compte des efforts passés des entreprises au Québec», mentionne le président Yves-Thomas Dorval.

Comme les MEQ, il croit toutefois que la mise en œuvre du système est précipitée et risquée, «alors qu’aucune autre juridiction en Amérique du Nord, sauf la Californie, n’a confirmé son intention d’adhérer à un tel système».

Écologistes comblés

À l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, le coordonnateur, climat et énergie, Patrick Bonin, félicite Québec. «C’est une très bonne annonce, surtout dans le contexte où le Canada a abandonné la lutte aux changements climatiques.»

Comme le secteur des transports, responsable de 43,5 % des émissions de GES au Québec, ne sera pas inclus dans le système avant 2015, il croit cependant que le gouvernement devrait bonifier la taxe sur les carburants fossiles dès le prochain budget pour diminuer tout de même les rejets du secteur d'ici là.

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