L'accès à l'eau, un droit pour les entreprises ? Non, répond Karel Mayrand

Publié le 28/09/2010 à 00:00, mis à jour le 28/09/2010 à 11:46

L'accès à l'eau, un droit pour les entreprises ? Non, répond Karel Mayrand

Publié le 28/09/2010 à 00:00, mis à jour le 28/09/2010 à 11:46

Photo : DR

L’exploitation de l’eau reste un sujet tabou au Québec. C’est pourquoi Les Affaires, en collaboration avec divers partenaires, présente le Forum québécois sur l’eau les 25 et 26 octobre prochains à Montréal.

Au menu, un débat sur la gestion de l’eau et son exploitation durable. En préambule, nous vous proposons une série d’articles pour résumer les enjeux.

Les industriels considèrent souvent l'or bleu comme une ressource naturelle, tandis que les écologistes y voient d'abord une parité primordiale des écosystèmes.

Les Affaires - Quel est l'apport de l'eau à la société québécoise ?

Karel Mayrand, directeur pour le Québec de la Fondation David Suzuki - Sa valeur découle de celle des écosystèmes qui la produisent, et des biens et services que ces écosystèmes fournissent à la société. Les milieux humides et les forêts permettent de filtrer l'eau, d'éviter les inondations... En amont, il y a tout un système qui a une grande valeur. Cela inclut les poissons, l'attrait des plaisanciers... Si je peux me baigner à une plage, c'est parce que l'eau est de bonne qualité.

L.A. - Le Québec doit-il utiliser l'eau pour son développement économique comme l'Alberta le fait avec le pétrole ?

K.M. - Le Québec le fait déjà, mais il ne doit pas le faire comme l'Alberta. Le Canada se perçoit comme un pays exportateur de ressources naturelles. C'est ce que fait l'Alberta avec son pétrole. Mais exploiter l'eau, c'est aussi préserver cette ressource et profiter du fait qu'on a très peu de pénuries. Plus la ressource se fera rare dans le monde, plus les entreprises ayant de grands besoins en eau vont venir s'établir ici.

Dans 30 ans, avec les changements climatiques, il y aura peut-être moins d'eau ici aussi, et plus d'entreprises. Si on n'a pas de règlements adaptés et de moyens pour les appliquer, on ne sera pas prêts à faire face à cette réalité. Si on veut se développer avec l'eau, il faut se doter de la réglementation la plus sévère en la matière.

L.A. - Peut-on refuser de partager la ressource avec les peuples qui en sont privés ?

K.M. - Le problème de l'eau potable, concerne le partage de la richesse, pas le manque d'eau. Le partage doit se faire sur les plans technologique et financier : financer la décontamination, le dessalement de l'eau de mer... Il serait intéressant de consacrer une partie de notre redevance sur l'eau à des projets de production d'eau potable dans les pays qui en manquent.

L.A. - Qui parle au nom des générations futures dans ce débat ?

K.M. - Personne, et c'est tragique. Les décisions sont prises sans que les personnes qui seront les plus touchées aient voix au chapitre : celles qui ne sont pas encore nées ou qui sont trop jeunes pour participer au débat.

PLUS : L'accès à l'eau, un droit pour les entreprises ? Oui, répond Jean Simard

PLUS : Les Affaires présente le premier Forum québécois sur l’eau

 


 

 

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