Agriculture : le Québec se tire bien d'affaire pour gérer l’eau, selon Christian Lacasse

Publié le 29/09/2010 à 00:00, mis à jour le 29/09/2010 à 10:51

Agriculture : le Québec se tire bien d'affaire pour gérer l’eau, selon Christian Lacasse

Publié le 29/09/2010 à 00:00, mis à jour le 29/09/2010 à 10:51

Christian Lacasse, président de l’Union des producteurs agricoles du Québec. Photo : UPA

L’exploitation de l’eau reste un sujet tabou au Québec. C’est pourquoi Les Affaires, en collaboration avec divers partenaires, présente le Forum québécois sur l’eau les 25 et 26 octobre prochains à Montréal.

Au menu, un débat sur la gestion de l’eau et son exploitation durable. En préambule, nous vous proposons une série d’articles pour résumer les enjeux.

Les agriculteurs disent redoubler d’efforts pour diminuer la pollution sur leurs terres, mais les écologistes estiment que leur modèle est à revoir.

Les Affaires - Comment gérer les conflits liés à l'usage de l'eau ?

Christian Lacasse, président de l’Union des producteurs agricoles du Québec - Il existe des mécanismes législatifs et réglementaires pour prévenir et gérer les conflits. L'utilisation de l'eau est en effet assez encadrée au Québec et il est faux de croire que n'importe qui peut faire n'importe quoi. Études hydrologiques, analyses d'impact, contraintes sur le plan de la captation, permis, autorisations... On ne peut pas nier que ces procédures n'existent pas !

L.A. - Comment limiter la pollution causée par les industries et l'agriculture ?

C.L. - Les agriculteurs travaillent depuis longtemps à réduire les nuisances de leurs activités sur l'eau. On évalue d'ailleurs à environ 900 millions de dollars les montants qu'ils ont consacré à la protection de l'environnement depuis 20 ans. La pollution d'origine agricole est un phénomène complexe. C'est pourquoi il est important d'éviter les solutions simplistes. Les experts s'entendent plutôt sur la combinaison d'un ensemble de gestes permettant de réduire la pollution diffuse. Il faut appliquer une gestion rigoureuse des fertilisants, contrer les problèmes d'érosion, adopter des pratiques de conservation des sols et stabiliser les rives. En outre, la meilleure façon de s'attaquer à la pollution d'origine agricole passe par la mobilisation des producteurs autour de projets de réduction de la pollution à l'échelle de petits bassins versants. Au cours des cinq dernières années seulement, une cinquantaine de ces projets ont vu le jour, mobilisant plus de 4 200 producteurs.

L.A. - Doit-on revoir le modèle agricole québécois pour diminuer les problèmes d'algues bleu-vert et de phosphore ?

C.L. - Les algues bleu-vert, comme la dégradation de la qualité de l'eau en général, c'est l'affaire de tout le monde. Tous les jours, chaque citoyen rejette du phosphore dans l'environnement. Cependant, on a trop souvent tendance, au Québec, à montrer du doigt l'agriculture comme principal responsable. L'idée n'est pas de nier l'impact de l'agriculture. Mais il est faux de dire que l'agriculture est la seule responsable de ce phénomène. Tout le monde doit faire sa part, et du côté de l'agriculture, les pratiques évoluent déjà pour réduire le phosphore dans les cours d'eau.

L.A. - Comment arbitrer les différends entre agriculteurs et résidents en région rurale ?

C.L. - On devrait plutôt travailler au niveau de la prévention, en favorisant la communication entre les usagers du bassin versant et en faisant mieux connaître les actions qui visent à protéger l'eau. Il faut aussi être proactif. L'approche par bassin versant, à laquelle adhère l'UPA, est un modèle porteur pour mobiliser une collectivité autour d'un objectif commun et ainsi faire en sorte que tout le monde travaille dans la même direction.

PLUS : Agriculture : le secteur est le plus grand pollueur de l’eau, selon Martine Chatelain

PLUS : Les Affaires présente le premier Forum québécois sur l’eau

 

 

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?