Ruée vers le gaz de schiste aux États-Unis

Publié le 03/01/2012 à 14:30

Ruée vers le gaz de schiste aux États-Unis

Publié le 03/01/2012 à 14:30

Par AFP

Le pétrole et le gaz de schiste aux États-Unis suscitent un appétit vorace de la part de géants internationaux comme le français Total, le chinois Sinopec ou le fonds américain KKR, dans un contexte de raréfaction des gisements d'hydrocarbures traditionnels.

Depuis quelques mois les transactions s'accélèrent, avec deux opérations majeures sur la seule journée de mardi.

Devon Energy a ainsi annoncé que Sinopec allait acquérir un tiers de cinq de ses nouveaux projets, un investissement de 2,5 milliards de dollars, dont 1,6 milliard de dollars en remboursements de coûts d'exploration et forage.

Parallèlement, Total s'est associé au groupe d'hydrocarbures gazier Chesapeake Energy et à son partenaire EnerVest en prenant une participation de 25% dans leurs gisements de gaz de schiste dans l'Ohio (Est des États-Unis) pour 2,3 milliards de dollars.

Total avait indiqué en novembre son intention de renforcer ses activités dans ce domaine aux États-Unis, alors que l'exploitation des gisements de schiste est interdite en France, en raison des risques pour l'environnement.

Fin novembre, le fonds d'investissement KKR avait racheté l'américain Samson pour 7,2 milliards de dollars, confortant son portefeuille d'actifs dans ce secteur, qui est l'un de ses axes stratégiques d'investissement.

"Les États-Unis disposent d'une avance technologique dans l'exploitation du pétrole et du gaz non conventionnels", souligne Mark Hanson, analyste chez Morningstar, pour expliquer cet engouement.

La Chine en particulier dispose de réserves colossales de gaz de schiste, qui pourraient aider à satisfaire ses besoins énergétiques en rapide expansion, mais le pays manque d'expertise pour les mettre en valeur, et l'acquisition de Sinopec peut ainsi lui permettre d'acquérir ce savoir-faire.

 

Mais Total, qui avait déjà racheté en 2010 une part de Chesapeake, spécialiste des hydrocarbures non conventionnels, pour 2,25 milliards de dollars, a lui aussi laissé entendre qu'il souhaitait acquérir une meilleure expertise technologique.

"Nous avons beaucoup appris de Chesapeake", avait ainsi déclaré en novembre John Bannerman, directeur des activités aux États unis de Total.

"Ce sont des entreprises relativement petites" qui ont été à l'avant-garde de l'investissement dans ces nouvelles ressources, pas les géants mondiaux", remarque M. Hanson.

Le numéro un mondial du pétrole ExxonMobil avait déclenché fin 2009 ce mouvement de consolidation du secteur des pétroles et gaz de schiste aux États-Unis en déboursant la somme record de 41 milliards de dollars pour son compatriote XTO Energy, pionnier du pétrole et gaz "non conventionnel".

Par ailleurs, si les prix du gaz naturel restent déprimés, ceux du pétrole restent soutenus, à plus de 100 dollars le baril. Tout gisement contenant du pétrole de schiste offre ainsi de lucratives perspectives d'exploitation, dans un cadre politique plus stable que dans de nombreuses autres zones de la planète, au Moyen-Orient ou en Afrique.

L'opération de mardi "s’inscrit dans notre stratégie de développement dans des gisements non conventionnels offrant un fort potentiel et avec en l’occurrence une valorisation majoritairement liée au prix du brut", a ainsi justifié Yves-Louis Darricarrère, l'un des responsables de Total.

La roche de schiste contient aussi beaucoup de gaz tels que le propane et le butane "qui sont facilement compressibles et peuvent donc être liquéfiés. Ils se vendent au prix fort" par rapport à un gaz naturel comme le méthane, explique M. Hanson.

L'exploitation des pétroles et gaz de schiste, plus compliquée et coûteuse que celle des hydrocarbures traditionnels, reste en outre moins chère et risquée que celle des gisements offshore, conclut M. Hanson.

 

 

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