Québec doit créer une agence autonome pour verdir l'économie

Publié le 23/01/2017 à 13:47

Québec doit créer une agence autonome pour verdir l'économie

Publié le 23/01/2017 à 13:47

Par François Normand

Le Québec doit se doter d'une «agence autonome pour la maîtrise de l'énergie» afin de réussir son ambitieuse transition énergétique, affirme l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC), dans une étude publiée lundi.

Dans ce rapport intitulé Transition du secteur énergétique: amorcer une rupture, les co-auteurs du rapport, le directeur général de l'IRÉC, Robert Laplante, et le chercheur Gilles L. Bourque, proposent que cette agence soit dotée d'un budget de plus de 800 millions de dollars, dont 400 M$ financés à partir du Fonds vert (SPEDE).

Pour consulter l'étude, cliquer ici.

Le gouvernement du Québec nommerait le ou la dirigeante de cette agence, qui serait chargée de collaborer avec les organismes existants dans les secteurs du transport, de l'industrie et du bâtiment.

Selon l'IRÉC, la création d'une telle agence permettrait au Québec d'être plus efficace pour accroître la part des énergies vertes dans le profil énergétique de la province.

Les co-auteurs affirment que cette stratégie permettrait de porter à 48,6% la part des énergies renouvelables, en 2020, et à 59,2%, en 2030. En 2014, les énergies vertes représentaient 46% de la consommation totale d'énergie au Québec.

Hydro-Québec doit devenir un développeur éolien

Pour accélérer la transition énergétique, l'IRÉC propose aussi qu'Hydro-Québec devienne le «maître d'oeuvre» dans la production d'énergie éolienne.

Comment? En faisant en sorte qu'Hydro-Québec soit le responsable pour le développement d'un appel d'offres de 1 000 mégawatts, expliquent dans un courriel Robert Laplante et Gilles Bourque

«L'objectif, c'est que la société développe une expertise et qu’elle devienne un développeur de projet éolien à l'international, comme la société d'État française, EDF Énergies renouvelables, qui a plusieurs fermes éoliennes au Québec et au Canada.»

Selon eux, ce rôle de développeur serait en phase avec la volonté d'Hydro-Québec de déployer ses activités à l’étranger.

Favoriser davantage la biomasse et les biocarburants

Dans son étude, l'IRÉC propose aussi que le Québec accorde une place plus importante à la biomasse forestière et aux biocarburants.

Par exemple, pour stimuler l'utilisation de la biomasse, Robert Laplante et Gilles Bourque proposent de remplacer les centrales au mazout par des centrales à la biomasse. Québec pourrait aussi encourager davantage les institutions et les entreprises à délaisser le mazout.

Les co-auteurs de l'étude estiment aussi que la Caisse de dépôt et placement du Québec pourrait participer au financement des projets des entreprises.

Pour ce qui est de biocarburants, le rapport de l'IRÉC propose d'augmenter le seuil requis de présence de biocarburant dans l’essence.

Actuellement, l'exigence du gouvernement fédéral est de 5% de contenu en éthanol dans l’essence. Or, cette norme n’est pas encore obligatoire au Québec, déplore l'IRÉC. Dans sa politique énergétique, le gouvernement Couillard souligne que cette norme sera appliquée quand le Québec sera en mesure de produire les volumes requis.

«Notre proposition vise à accélérer le développement par un calendrier précis de mise en vigueur et par une hausse substantielle des contenus en éthanol et biodiesel», précisent Robert Laplante et Gilles Bourque.

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