Promec, de Rouyn-Noranda, se défend d'embaucher des immigrants à rabais

Publié le 10/02/2014 à 14:11, mis à jour le 10/02/2014 à 16:59

Promec, de Rouyn-Noranda, se défend d'embaucher des immigrants à rabais

Publié le 10/02/2014 à 14:11, mis à jour le 10/02/2014 à 16:59

Le projet Kearl Lake d'Imperial Oil, en Alberta. Photo: Imperial Oil.

Construction Promec, de Rouyn-Noranda, se défend d’embaucher des monteurs d’acier étrangers à rabais en Alberta. Son président songe même à poursuivre en diffamation un syndicat qui l'affirme. Sa coentreprise a bien remplacé des Canadiens par des Croates, mais Peter Capkun assure qu’ils gagnent le même salaire que les travailleurs locaux.

Pacer Promec Joint Venture a congédié un sous-traitant et ses quelque 65 travailleurs canadiens pour son contrat au projet Kearl Lake d’Imperial Oil. Mais le président de Promec assure que seul un tiers des ouvriers de remplacement avait été engagés en vertu du Programme fédéral de ouvriers étrangers temporaires. Et surtout, il jure qu’ils gagnaient le même tarif que les employés canadiens. «Ils étaient payés 40$ l’heure, à quelques cents près, le même tarif que les autres, plus les vacances payées, les congés fériés et des bonis, assure Peter Capkun. Si le syndicat continue à dire des mensonges grossiers, il y aura des poursuites en diffamation.»

Le patron explique que Pacer Promec (PPJV) a en fait mis fin à un contrat avec un sous-traitant, Pacer Foundation, filiale de Pacer. «En janvier, le déroulement des travaux est devenu désastreux, par manque de main-d’œuvre compétente, et d’autres facteurs», raconte Peter Capkun. PPJV a alors engagé directement ses propres ouvriers, dont «une vingtaine» de travailleurs étrangers, qui avaient déjà travaillé sur le chantier jusqu’en décembre.

Mais le 6 février, le local 720 de l’Edmonton Ironworkers Union et l’Alberta Labour Federation ont accusé PPJV d’avoir remplacé les travailleurs canadiens par des étrangers payés deux fois moins cher. Peter Capkun nie que ce soit le cas.

Devant la controverse qu’a suscitée la nouvelle d’un océan à l’autre, la coentreprise a tout de même replacé la plupart des ouvriers croates sur d’autres chantiers, pour embaucher d’autres travailleurs canadiens à Kearl Lake. «On le fait pour que personne ne puisse dire qu’on remplace des Canadiens par des étrangers», dit Peter Capkun.

Au local 720, le trésorier Harry Tostowaryk n’y croit pas. Il maintient que PPJV paye le travailleurs étrangers 18$ l’heure, moins de la moitié du salaire normal pour les monteurs d’acier en Alberta. Il dit se fier sur des déclarations de ses membres remplacés au chantier d’Imperial Oil. «Un des travailleurs croates a parlé à nos travailleurs», dit-il. Il concède cependant n’avoir jamais vu de relevé de paye des ouvriers étrangers.

Harry Tostowaryk mentionne aussi que les monteurs d’acier étrangers sont encore sur le chantier. Il ajoute que la plupart des ouvriers canadiens présents sur le site sont maintenant des Québécois non affiliés à aucun syndicat albertain.

De son côté, Peter Capkun assure qu’il peut prouver ce qu’il avance au gouvernement avec des documents. La protection des renseignements personnels des travailleurs l’empêche toutefois de les faire parvenir à Les Affaires.

Le président de Promec assure qu’il a donné aux autorités les mêmes explications.

Ottawa préoccupé

De son côté, le cabinet du ministre de l’Immigration Jason Kenney dit prendre l’affaire au sérieux. L’attachée de presse Alexandra Fortier affirme qu’il a «mandaté le ministère de se pencher [sic] sur ce dossier de façon urgente» et ajoute que les allégations du syndicat «sont très troublantes». «Notre gouvernement ne tolérera aucun abus du Programme des travailleurs étrangers temporaires.»

Dans un courriel uniquement en anglais, le directeur des communications Nick Koolsbergen précise que les entreprises qui détournent le Programme seront inscrites «sur une liste noire» et n’auront plus le droit d’embaucher des travailleurs étrangers dans l’avenir.

Chez Promec, Peter Capkun précise que quelques travailleurs croates, accueillis ici en vertu de procédures de près d’un an pour l’obtention de permis de travail, devront repartir faute de travail.

Au Québec Promec multiplie les contrats dans les chantiers des grandes industries lourdes. L’entreprise a notamment participé à la construction de la mine Canadian Malartic d’Osisko.

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