Les risques potentiels selon nos experts


Édition du 16 Décembre 2017

Les risques potentiels selon nos experts


Édition du 16 Décembre 2017

Luc ­Vallée, de ­Valeurs mobilières Banque ­Laurentienne, craint que ­Donald ­Trump veuille marquer des points auprès de son électorat en répudiant l’ALENA.

Il y a un an, la personnalité imprévisible du président élu Donald Trump était vue comme l'un des principaux risques de dérapage pour l'économie et les marchés financiers. Si son instabilité demeure source d'inquiétude, c'est d'abord l'inflation qui vient cette année en tête de liste des «risques» potentiels déterminés par la plupart de nos experts.

«Un des facteurs (de risques) est une recrudescence de l'inflation», prévoit Stéfane Marion, économiste et stratège en chef à la Banque Nationale. Son opinion est partagée par son collègue de Valeurs mobilières Desjardins (VMD), Michel Doucet, qui craint une réaction brutale du marché obligataire dans l'hypothèse où l'inflation grimperait durablement au-delà de la cible de 2 % des banques centrales. Au Canada, le taux annuel tournait autour de 1,5 % récemment tandis qu'aux États-Unis, il était environ de 2 %. Il s'attend à ce qu'en 2018, les travailleurs réclament des majorations salariales plus substantielles. Cela ajouterait aux pressions inflationnistes qui commencent à se faire sentir du côté des matières premières, dont le pétrole.

Selon Martin Roberge, de Canaccord Genuity, une montée plus rapide qu'anticipé de l'inflation aurait un impact sur les taux obligataires à long terme. Il pense que s'ils devaient traverser allègrement les 3 %, cela pourrait provoquer une correction d'environ 10 % des cours boursiers.

Autre crainte, évoquée celle-là notamment par Luc Vallée, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, c'est une dislocation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Cela aurait un impact négatif sur l'économie de même que sur la profitabilité de plusieurs entreprises, sans parler des pertes d'emploi. Depuis son entrée en fonction, plusieurs thèmes de campagne de Donald Trump ont fait long feu, dont l'Obamacare qui n'a pas été aboli, le mur avec le Mexique qui est au point mort sans parler de l'enquête sur la possible collusion de sa campagne avec la Russie. En mal de succès, si en plus la réforme fiscale devait achopper (il restait encore des étapes à franchir au moment d'écrire ces lignes), M. Vallée craint que Donald Trump veuille marquer des points auprès de son électorat en répudiant l'ALENA. M. Doucet, de VMD, convient que c'est possible, mais n'attribue à ce scénario que de 25 % à 30 % de probabilité. «Je pense que la logique va finir par l'emporter», dit-il. Si l'ALENA devait disparaître, toutefois, la Bourse de Toronto pourrait reculer vers les 14 400 points, pense-t-il. Le S&P 500 pourrait aussi plafonner à 2 880 points si les Républicains ne parviennent pas à s'entendre sur leur réforme fiscale.

Enfin, il y a évidemment les risques géopolitiques. On peut penser à la montée des tensions avec la Corée du Nord, mais il y a aussi le Moyen-Orient qui reste une source de préoccupation pour M. Vallée. «Je regarde la guerre au Yémen, en Syrie, les Kurdes qui veulent avoir leur pays. La situation va peut-être s'aggraver. Il y a le prince héritier ben Salmane en Arabie Saoudite qui semble vouloir faire des réformes importantes. C'est intéressant mais c'est aussi déstabilisant.»

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