Le pétrole à son plus bas depuis avril 2009

Publié le 06/01/2015 à 15:12, mis à jour le 06/01/2015 à 15:46

Le pétrole à son plus bas depuis avril 2009

Publié le 06/01/2015 à 15:12, mis à jour le 06/01/2015 à 15:46

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

Le cours du pétrole a de nouveau fini par une chute à un plus bas de près de six ans à New York mardi, s'installant solidement sous les 50 dollars le baril, dans un marché toujours dominé par les angoisses sur une production excessive.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en février a cédé 2,11 dollars à 47,93 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit son plus bas niveau en clôture depuis le 21 avril 2009.

À Londres, les cours du Brent de la mer du Nord pour même échéance se sont, eux, rapprochés des 50 dollars, perdant 2,01 dollars à 51,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Les inquiétudes persistent au sujet de la volonté de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), en premier lieu l'Arabie saoudite, de ne pas réduire sa production, tandis que celle des États-Unis continue à augmenter», a expliqué James Williams, de WTRG.

L'Arabie saoudite a réduit ses prix de ventes officiels pour livraison en février vers l'Europe et les États-Unis, fidèle à sa nouvelle stratégie de protection de ses parts de marchés, ont noté plusieurs analystes.

«D'autres pays de l'OPEP devraient suivre cet exemple lors des prochains jours, comme l'Irak, l'Iran et le Koweït», ont prévenu les analystes de Commerzbank.

Début décembre, Ryad avait déjà baissé drastiquement ses prix officiels pour le brut exporté vers l'Asie et les États-Unis mais pas vers l'Europe. Les observateurs avaient largement interprété cette décision comme la confirmation d'un début de guerre des prix visant notamment à contrer le développement du pétrole de schiste américain, plus cher à extraire. 

«Selon les principales agences d'énergie, le surplus de pétrole sur les marchés mondiaux dans la première moitié 2015 sera approximativement autour de 1,5 million de barils par jour (mbj), à moins que la production ne se réduise, mais aucun signe ne va en ce sens pour le moment», ont jugé les experts de Commerzbank.

De plus, «les grands investisseurs ont déjà les yeux tournés vers le printemps, qui voit habituellement une demande peu élevée», a prévenu James Williams. «D'ici là, nous pourrions assister à une baisse des prix jusqu'à 40 dollars le baril, voire en dessous.»

Investissements menacés

M. Williams estimait en outre que le marché attendait peu de répit en ce qui concerne les stocks hebdomadaires de pétrole brut aux États-Unis, attendus mercredi matin.

«Ils devraient augmenter car les producteurs limitent leurs réserves en fin d'année pour des raisons fiscales, avant de les réapprovisionner une fois passé le 31 décembre», a-t-il expliqué.

Dans ce contexte, un rapport de la banque Evercore IS a prévenu que la chute des cours du brut mettrait un coup d'arrêt aux investissements des compagnies pétrolières même si les projets en Afrique et au Moyen-Orient devraient s'en sortir indemnes.

Selon le rapport, ces entreprises vont sabrer de 10 à 15% leurs dépenses d'exploration et de production au niveau mondial pour s'adapter à la moindre rentabilité du baril de pétrole, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis juin. À l'époque, le prix du baril de brut dépassait 105 dollars à New York.

Sur le front de la demande, les opérateurs américains scrutaient la parution vendredi d'un rapport mensuel sur les créations d'emploi et le chômage aux États-Unis pour le mois de décembre, à la recherche d'indices sur la santé économique du pays et sur ses besoins en or noir.

Dans l'ensemble, «même si certains investisseurs pourraient faire monter les prix à court terme en menant des achats à bon compte, nous n'anticipons pas de rebond notable, en l'absence d'éléments fondamentaux qui pousseraient à la hausse», a annoncé Tim Evans, de Citi.

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