La croissance de l'Alberta pourrait chuter de moitié en 2015

Publié le 06/01/2015 à 14:49

La croissance de l'Alberta pourrait chuter de moitié en 2015

Publié le 06/01/2015 à 14:49

Par La Presse Canadienne

Avec le recul marqué du prix du pétrole, les sables bitumineux albertains sont moins attrayants. (Photo: Bloomberg)

Le recul du prix du pétrole va changer le rapport de force entre les provinces canadiennes cette année, puisque l'Alberta pourrait voir sa croissance réduite de moitié, croit l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter.

Pendant ce temps, l'Ontario et la Colombie-Britannique se disputeront la croissance la plus rapide de 2015, a ajouté M. Porter lors d'une discussion organisée par l'Economic Club of Canada, à Toronto.

«Malheureusement, cela va être une course de tortue, en quelque sorte, puisque nous nous attendons à une croissance de peut-être 2,5% dans ces deux provinces», a nuancé M. Porter.

L'an dernier, l'économie albertaine a crû de 3,9%, selon le site internet de la province. Au chapitre de la croissance du produit intérieur brut (PIB), l'Alberta a mieux fait que toutes les autres provinces ces deux dernières décennies, avec une croissance annuelle moyenne de 3,5%.

L'économiste en chef de la Banque Nationale, Stéfane Marion, a pour sa part estimé que le secteur manufacturier ontarien devrait probablement attendre un certain temps avant de pouvoir profiter des plus faibles coûts de production attribuables au recul du cours du pétrole.

Cela s'explique par le fait que la plus grande partie de la capacité excédentaire présente dans les usines de l'Ontario lors des reprises précédentes a été éliminée pendant la crise financière et la récession subséquente, et que sa reconstruction prendra du temps, a noté M. Marion. 

«La possibilité de contrebalancer le prix du pétrole existe (...) mais cela prendra du temps», a ajouté M. Marion. «Cela ne se produira pas du jour au lendemain. Nous n'avons pas la même quantité de capacité excédentaire que nous avions lors des chocs pétroliers précédents.»

Cependant, M. Marion a prédit que cette situation ne durerait pas longtemps. Le cours du pétrole pourrait retourner aux environs des 60 $US le baril dans la première moitié de l'année, puis atteindre la barre des 70 $US dans la deuxième moitié.

Depuis le mois de juin, le cours du pétrole a glissé de 55% en raison d'une surabondance des réserves mondiales. Mardi, le prix du baril de pétrole brut est passé sous la barre des 48 $US pour clôturer à 47,93 $US, en baisse de 2,11 $US à la Bourse des matières premières de New York.

Selon l'économiste en chef de la CIBC, Avery Shenfeld, si le cours du pétrole commence à prendre du mieux dans la deuxième moitié de l'année, la Banque du Canada devrait augmenter son taux d'intérêt directeur d'un quart de point de pourcentage.

Cependant, si l'or noir reste faible et que l'économie canadienne menace de croître à un rythme inférieur à 2%, M. Avery ne voit pas la banque centrale hausser les taux d'intérêt avant 2016. La banque maintient son taux directeur à 1% depuis plus de quatre ans.

L'économiste en chef de la Banque Scotia, Warren Jestin, a de son côté estimé que les fabricants et exportateurs canadiens devraient voir une augmentation de la demande grâce à la croissance aux États-Unis et à la faiblesse du dollar canadien.

Mais cette plus forte demande pour les biens canadiens ne semble pas vouloir entraîner une augmentation des investissements dans le secteur manufacturier.

«Nous avons plus de personnes qui construisent des automobiles maintenant que la demande américaine est de la partie (...) mais c'est une reprise cyclique», a observé M. Jestin. «Nous n'obtenons pas d'investissements à long terme. Ceux-ci vont au Mexique. Ils vont dans le sud des États-Unis.»

M. Shenfeld a estimé que le dollar canadien devrait probablement chuter encore davantage avant que les constructeurs automobiles ne commencent à ériger de nouvelles usines au nord de la frontière.

«Nous tentons de déterminer le niveau du taux de change qui permettrait au Canada de ressembler un peu plus au Tennessee - en d'autres mots, un endroit peu coûteux où installer cette usine - et nous n'y sommes pas encore», a poursuivi M. Shenfeld.

Même si l'Ontario offre une meilleure concurrence que par le passé, le prix de l'électricité y est encore plus élevé que dans d'autres juridictions, a observé M. Shenfeld.

«Nous allons probablement devoir avoir une plus faible devise pour faire du Canada, de l'Ontario ou du Québec l'endroit où installer cette usine.»

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