Hydro-Québec lance une proposition tous azimuts au Massachusetts

Publié le 27/07/2017 à 13:00

Hydro-Québec lance une proposition tous azimuts au Massachusetts

Publié le 27/07/2017 à 13:00

Hydro-Québec tente de décrocher un important contrat d'électricité renouvelable au Massachussets. Cette proposition pourrait lui permettre de sécuriser et d'augmenter à long terme une partie de ses exportations. Elle pourrait aussi déterminer quelle sera la prochaine ligne de transport à être construite au Québec.

La société d'État a déposé aujourd'hui six soumissions avec quatre partenaires différents pour tenter d'obtenir des contrats de 9,45 TWh d'énergie renouvelable. L'État américain a demandé à ses distributeurs d'électricité d'incorporer cette énergie verte dans leurs livraisons.

Hydro a retenu trois partenaires pour l'acheminement de l'électricité.

Dans une première soumission, elle fait équipe avec Eversource Energy, avec qui elle a déjà un partenariat pour la construction de la ligne Northern Pass. Cette ligne, et les 79 km qu'Hydro doit construire dans les Cantons-de-l'Est, doit entrer en fonction vers la fin 2019, début 2020, si elle est approuvée par les autorités québécoises et américaines.

Une autre soumission est faite avec le concours d'Avangrid, dont le principal actionnaire est la société espagnole Iberdrola, pour plutôt acheminer l'électricité par le Maine. Cette ligne, baptisée New England Clean Energy Connect, est elle aussi à construire et en attente de certaines autorisations aux États-Unis. Le tronçon québécois qui devrait être construit par Hydro-Québec pour s'y connecter n'a pas encore été identifié.

Une troisième soumission est enfin  en partenariat avec le promoteur TDI New England, et ferait transiter l'énergie par le Vermont, en passant dans le lac Champlain. La ligne, baptisée New England Clean Power Link, est, comme les deux premières, également à construire. Elle a cependant obtenu tous les permis nécessaires à sa construction. Hydro-Québec devrait cependant se charger de la construction du tronçon québécois, dont le tracé n'a pas encore été déterminé.

Des trois projets d'acheminement, celui tablant sur Northern Pass est celui qui promet la date de livraison la plus rapprochée. Plutôt que vers la fin 2019, début 2020, les autres projets annoncent plutôt une entrée en fonction en 2022, date limite fixée par l'appel d'offres.

Hydro-Québec reconnait que si elle obtient le contrat du Massachusetts, celui-ci déterminera quelle sera la prochaine ligne de transmission à être construite au Québec.

Cela ne veut cependant pas dire que les autres projets de lignes seront abandonnés. "Il y a de grands besoins en électricité renouvelable aux États-Unis dans les prochaines années", a notamment dit le porte-parole Gary Sutherland.

Un autre partenariat: Gaz Métro-Boralex

Outre ces partenariats pour l'acheminement de l'électricité, Hydro-Québec a aussi conclu une entente avec Boralex et Gaz Métro pour potentiellement inclure un volet de production éolienne.

Dans chacune de ses soumissions, la société d'État offre en effet au Massachusetts la possibilité de choisir entre un approvisionnement 100% hydro-électricité ou un approvisionnement mixte hydro-éolien. Si une proposition hydro-éolien est retenue, Boralex et Gaz Métro ajouteront une phase de développement à leur projet éolien Seigneurie de Beaupré.

L'offre d'éolien est justifiée par le fait que l'appel d'offres de l'État américain cherche aussi à obtenir des approvisionnements en éolien et en solaire.

Sécuriser et augmenter les exportations

Dans ses soumissions, Hydro-Québec offre entre 8,3 et 9,4 TWh d'énergie par année, dépendamment des projets. Et ce pour une durée de 20 ans.

Une victoire lui permettrait de sécuriser et de potentiellement augmenter ses exportations d'énergies. Celles-ci atteignent actuellement 30 TWh par année, mais de ce chiffre, seulement 4 TWh font l'objet d'ententes à long terme (environ 2 TWH avec le Vermont et 2 autres avec l'Ontario). Les autres ventes sont plutôt effectuées à court terme sur le marché de l'électricité.

Il n'est pas garanti qu'une vente de 8,3 TWh au Massachusetts fasse augmenter d'autant les exportations d'électricité d'Hydro-Québec. Le marché des ventes à court terme peut en effet évoluer défavorablement. "On ne peut pas savoir quelle sera l’évolution du marché à court terme, mais notre démarche s’inscrit dans une initiative de croissance", a dit monsieur Sutherland.

Sur l'horizon 2030, Hydro-Québec veut doubler ses revenus (à 27 G$), et amener son bénéfice net à 5,2 G$. Son plan table fortement sur une hausse des exportations.

Pas automatiquement dans la poche

Malgré l'éventail de propositions soumises, il n'est pas assuré qu'Hydro-Québec remporte l'appel d'offres.

D'autres concurrents sont sur la ligne de départ.

Ainsi, la partenaire d'Hydro dans le Maine, filiale d'Iberdrola, fait aussi équipe avec NextEra Energy Resources, une société dont le siège social est en Floride, qui compte 175 actifs producteurs d'électricité, et emploie 5 000 employés.

La société Emera a aussi récemment indiqué qu'elle entendait soumissionner sur l'appel d'offres. Emera a un projet de câble sous-marin qui relierait le Nouveau-Brunswick à Plymouth, au Massachusetts. La ligne de transmission à elle seule coûterait 2 G$.

Les noms des producteurs Brookfield Renewable Energy Partners, NB Power et Nalcor circulent également. De même que ceux de producteurs locaux.

Le Massachusetts doit faire connaître sa sélection au début de 2018

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