Force du dollar et excès d'offre plombent les prix du pétrole

Publié le 10/03/2015 à 15:32

Force du dollar et excès d'offre plombent les prix du pétrole

Publié le 10/03/2015 à 15:32

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

Les prix du pétrole ont fini en nette baisse mardi à New York et Londres, plombés par un renforcement du dollar qui n'a fait qu'ajouter à la déprime d'un marché toujours inquiet de l'excédent d'offre.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en avril, qui avait réussi lundi à se relever juste au seuil des 50 dollars, a rechuté de 1,71 dollar à 48,29 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent a baissé de 2,14 dollars à 56,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). 

«Manifestement, la force du dollar rattrape le marché», a mis en avant John Kilduff, d'Again Capital. «Les prix du pétrole n'y avaient pas trop réagi lors des dernières semaines, mais ils semblent maintenant en être affectés, comme d'ailleurs Wall Street.»

La force du dollar, qui avance mardi à ses plus hauts niveaux depuis près de douze ans face à l'euro, n'est pas un bon signe par les échanges pétroliers, car ils sont libellés en monnaie américaine et deviennent donc moins intéressants pour les investisseurs.

«La faiblesse de la Bourse», où le Dow Jones perdait plus de 1%, a contribué aussi à déprimer le marché pétrolier new-yorkais, a jugé Tim Evans, de Citi.

Ces éléments ont plombé plus avant un marché déjà déprimé par le manque de signes d'une réduction prochaine de l'offre, et encouragé mardi en ce sens par les prévisions à court terme du ministère américain de l'Energie (EIA).

Pour l'année en cours, l'EIA, qui publiera par ailleurs mercredi ses chiffres toujours très attendus sur l'état hebdomadaire des réserves pétrolières aux États-Unis, «n'a pas changé grand-chose à sa prévision de demande mondiale, et a révisé en hausse ses chiffres sur l'offre en-dehors de l'OPEP», a souligné Tim Evans.

Ryad indiffère

Washington a cependant un peu abaissé ses prévisions d'offre pour l'OPEP, dont l'attitude reste très surveillée, près de quatre mois après la décision du cartel de s'abstenir d'abaisser son plafond de production.

Ce choix a largement contribué à accélérer la baisse des prix du pétrole, qui ont perdu environ la moitié de leur valeur depuis juin.

Pour l'heure, le roi Salmane Ben Abdel Aziz, d'Arabie saoudite, s'est engagé mardi à minimiser les effets de la chute des prix du pétrole, dans son premier grand discours depuis son arrivée sur le trône, mais ses déclarations n'ont pas semblé soutenir outre mesure le marché.

Les prix ont tenté de se stabiliser en février, après avoir chuté à leur plus bas niveau en six mois, mais plusieurs analystes avaient alors prévenu de la faiblesse des fondations sur lesquelles s'était construit ce rebond, comme les violences en Libye.

Ainsi, pour les analystes de Goldman Sachs, même si les combats se poursuivent sur place et affectent les installations pétrolières du pays, ils ne devraient plus beaucoup offrir de soutien au marché, «car les volumes de production sont si bas, que le risque d'une nouvelle baisse est limité».

Enfin, parmi les facteurs plus généraux du marché, «des chiffres médiocres sur l'inflation chinoise, ainsi que des préoccupations sur les réformes économiques grecques ont contribué à la faiblesse d'ensemble» du marché, a rapporté Tim Evans.

Parmi les dernières conséquences en date dans l'industrie de la baisse des prix, la major pétrolière américaine Chevron a décidé de porter à 15 milliards de dollars, soit une hausse de 50%, ses cessions d'actifs d'ici 2017.

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