Face à la géopolitique, le pétrole monte, oubliant une hausse des stocks aux É-U

Publié le 25/03/2015 à 15:54

Face à la géopolitique, le pétrole monte, oubliant une hausse des stocks aux É-U

Publié le 25/03/2015 à 15:54

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

Les cours du pétrole ont nettement monté mercredi à New York et Londres, le marché faisant passer au second plan une nouvelle hausse des stocks américains pour se concentrer sur les conséquences des troubles au Moyen-Orient, notamment au Yémen.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a pris 1,70 dollar à 49,21 dollars à la clôture sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), se rapprochant du seuil des 50 dollars sous lequel il était passé une quinzaine de jours plus tôt. 

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a gagné 1,37 dollar à 56,48 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). 

Alors que le marché semblait redouter depuis plusieurs séances une nouvelle hausse des réserves américaines, il a finalement bien encaissé l'annonce par le département américain de l'Energie (DoE) d'une progression encore plus importante que prévu, de plus de huit millions de baril. 

Parmi les éléments positifs du rapport, «la hausse n'a pas été aussi élevée qu'on le craignait dans le terminal de Cushing dans l'Oklahoma» (sud), qui sert de référence aux prix du WTI, a mis en avant Phil Flynn, de Price Future Groups. «Cela devrait alléger les craintes de le voir arriver aux limites de ses capacités de stockage.»

Mis à part cette hausse relativement limitée de 1,9 million de barils à Cushing, le marché a également semblé se satisfaire d'une stabilisation de la production, qui reste néanmoins élevée à 9,4 millions de barils par jours. 

Surtout, l'attention des investisseurs se détourne de l'offre américaine pour se concentrer sur les troubles au Yémen, où le camp du président, Abd Rabbo Mansour Hadi, a réclamé une intervention militaire arabe «urgente» pour empêcher la prise d'Aden, fief du gouvernement internationalement reconnu, par les forces rebelles chiites, qui contrôlent la capitale Sanaa.

Soutien du dollar 

Même si le Yémen n'est pas un producteur de pétrole particulièrement important, ces troubles pourraient avoir des conséquences dans l'ensemble de la région, notamment en Iran, accusé de soutenir la rébellion. 

«La semaine dernière, beaucoup de gens avaient parié sur une baisse des cours, dans l'idée que les grandes puissances signeraient un accord avec l'Iran, et lui permettraient ainsi d'exporter du pétrole», a expliqué M. Flynn. Finalement, «il ne devrait pas y avoir d'accord cette semaine, et peut-être avant un moment, car les Occidentaux ne sont probablement pas enthousiastes à l'idée de lever les sanctions sur un pays impliqué dans la décomposition d'un autre pays.» 

De plus, les rebelles chiites, dit Houthis, font planer une menace sur le détroit stratégique de Bab al-Mandeb par lequel transite une bonne partie du trafic maritime mondial, y compris les échanges pétroliers.

Les cours ont en outre profité de «l'affaiblissement du dollar, qui encourage les investisseurs à rejoindre le marché et à acheter du pétrole», a jugé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

La billet vert, parvenu à un très haut niveau en début d'année, s'affaiblit depuis une semaine et est revenu mercredi près du seuil de 1,10 dollar pour un euro, ce qui rend plus attirant le marché pétrolier, car les échanges y sont libellés en monnaie américaine. 

Toutefois, pour plusieurs observateurs, tous ces éléments n'apportent qu'un soutien ponctuel, et le marché, sur lequel les cours ont perdu la moitié de leur valeur depuis juin, fait toujours face à un déséquilibre entre l'offre et la demande, aggravé dernièrement par «de mauvaises nouvelles venues de Chine», comme l'ont rapporté les experts de Commerzbank.

«Selon un haut responsable du groupe pétrolier public Sinopec, les réserves stratégiques et commerciales de la Chine ont presque atteint les limites de leur capacité», ont-ils précisé, même si des éléments de stockage sont en train d'être construits. «En conséquence, la Chine devrait importer beaucoup moins de pétrole à court terme.»

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